Penser l’avenir au temps de Georges Pompidou
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- À propos des directeurs de la publication
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Introduction (Frédéric Tristram)
- Première partie La France de Georges Pompidou et la projection dans l’avenir
- Penser l’avenir à l’époque de Georges Pompidou : L’émergence d’une « modernité critique » (Christophe Charle)
- De la Nouvelle société au programme commun : Des visions concurrentes de l’avenir ? (Danielle Tartakowsky)
- Quelle temporalité pour l’action publique au tournant des années 1970 ? (Frédéric Tristram)
- Sondages et estimations des résultats électoraux au temps de Georges Pompidou (Élisabeth Dupoirier)
- Les clubs gaullistes et la prospective (Gilles Le Béguec)
- Deuxième partie De nouveaux instruments de projection
- Penser le futur de l’administration en 1963-1964, un enjeu de la compétition gouvernementale pour le pilotage de l’État (Florence Descamps)
- Témoignage (Gérard Alezard)
- Le président Georges Pompidou, la prospective de défense et le Livre blanc de 1972 (Colomban Lebas)
- À la recherche des futurs possibles : autour du mouvement Futuribles (Diane Le Béguec)
- Troisième partie La pensée de l’avenir entre doutes et remises en cause
- Témoignage (Jacques Belle)
- De l’apogée au double infléchissement de la planification à la française sous Georges Pompidou (Michel Margairaz)
- La France et la découverte de l’environnement. Entre lenteurs et accélérations, jalons et contradictions des prises de conscience et des modes d’action (1960-1975) (Daniel Boullet)
- Georges Pompidou face aux grands enjeux énergétiques de son temps (1962-1974) (Pierre Manenti)
- Quatrième partie Quelle pérennité pour la vision pompidolienne de l’avenir ?
- Témoignage (Jean de Marcillac)
- Les mutations du thème de la réforme de Georges Pompidou à Valéry Giscard d’Estaing (Nicolas Vinci)
- Exemplarité et postérité d’une vision pompidolienne : le centre Pompidou (Élisa Capdevila)
- Postérité et pérennité de la figure de Georges Pompidou dans le discours sur la politique industrielle jusqu’à aujourd’hui (Sylvie Guillaume)
- Témoignage sur les années Pompidou (Bernard Ésambert)
- Liste des auteurs
- Index
- Titres de la collection
Frédéric Tristram et Gilles Le Béguec (dir.)
Penser l’avenir au temps
de Georges Pompidou
Geroges Pompidou – Études
Vol. 9
Illustration de couverture : Déplacement du Président Georges Pompidou au centre de recherches des Renardières pour le 25e anniversaire d’EDF-GDF (11 mai 1971). Cotes : AG/5(2)/979/N/211. Reportage n° 2355.
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© P.I.E. Peter Lang s.a.
Éditions scientifiques internationales
Bruxelles, 2018
1 avenue Maurice, B-1050 Bruxelles, Belgique
www.peterlang.com ; brussels@peterlang.com
ISSN 1782-4931
ISBN 978-2-8076-0881-8
ePDF 978-2-8076-0882-5
ePUB 978-2-8076-0883-2
MOBI 978-2-8076-0884-9
DOI 10.3726/b14463
D/2018/5678/69
Information bibliographique publiée par « Die Deutsche Bibliothek »
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À propos du livre
Les années Pompidou symbolisent un moment particulier de modernisation et de foi dans l’avenir. En témoignent l’attachement à l’art contemporain, l’édification du Centre Pompidou, mais aussi le lancement de grands projets industriels dont beaucoup continuent à déterminer notre vie quotidienne : programme électro-nucléaire, TGV, Airbus, Ariane, Concorde, développement des autoroutes, etc.
Derrière ce projet politique réel et pensé, il y a des forces plus profondes qui engagent l’ensemble de la société et de l’économie. C’est une époque où les décideurs publics, les grandes administrations, mais aussi des groupes de pensée vont essayer de définir les moyens plus précis, plus rationnels, plus complexes de penser l’avenir. C’est aussi l’époque de la modélisation dans l’administration économique, au Plan et au ministère des Finances ; c’est dans les grandes administrations régaliennes la définition de moyens de programmation ; c’est la création de structures privées destinées à penser la prospective ; c’est la publication en grand nombre d’études, de revues et d’ouvrages... Ce mouvement va profondément réorienter l’action publique et transformer les modes de décision.
Cet ouvrage issu d’un colloque organisé par l’Institut Georges Pompidou en 2014 étudie à la fois les nouveaux moyens de projection dans l’avenir, les innovations théoriques et conceptuelles et les reclassements politiques qui en sont issus, ainsi que les doutes et les remises en cause qu’il a suscités. C’est une nouvelle manière de voir l’État et la société dont nous sommes toujours les héritiers.
Pour référencer cet eBook
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Table des matières
Première partie
La France de Georges Pompidou et la projection dans l’avenir
Penser l’avenir à l’époque de Georges Pompidou : L’émergence d’une « modernité critique »
De la Nouvelle société au programme commun : Des visions concurrentes de l’avenir ?
Quelle temporalité pour l’action publique au tournant des années 1970 ?
Sondages et estimations des résultats électoraux au temps de Georges Pompidou
Les clubs gaullistes et la prospective
Deuxième partie
De nouveaux instruments de projection
Penser le futur de l’administration en 1963-1964, un enjeu de la compétition gouvernementale pour le pilotage de l’État
Florence Descamps←7 | 8→
Le président Georges Pompidou, la prospective de défense et le Livre blanc de 1972
À la recherche des futurs possibles : autour du mouvement Futuribles
Troisième partie
La pensée de l’avenir entre doutes et remises en cause
De l’apogée au double infléchissement de la planification à la française sous Georges Pompidou
La France et la découverte de l’environnement. Entre lenteurs et accélérations, jalons et contradictions des prises de conscience et des modes d’action (1960-1975)
Georges Pompidou face aux grands enjeux énergétiques de son temps (1962-1974)
Quatrième partie
Quelle pérennité pour la vision pompidolienne de l’avenir ?
Les mutations du thème de la réforme de Georges Pompidou à Valéry Giscard d’Estaing
Nicolas Vinci←8 | 9→
Exemplarité et postérité d’une vision pompidolienne : le centre Pompidou
Postérité et pérennité de la figure de Georges Pompidou dans le discours sur la politique industrielle jusqu’à aujourd’hui
Témoignage sur les années Pompidou
Index←9 | 10→ ←10 | 11→
Se projeter dans l’avenir, tenter d’en déterminer le cours et, le cas échéant, de le modifier sont, au regard de l’histoire longue des sociétés humaines, des phénomènes relativement récents. Comme le remarque Christophe Charle dans un de ses derniers ouvrages, cette préoccupation apparaît avec les Lumières et s’affirme au cours du XIXe siècle, marquant une nette rupture avec un monde antérieur où « dominait très largement la vision chrétienne et théologique de la Chute et de la rédemption »1. Mais si la pensée prospective est une des caractéristiques majeures de la modernité, elle ne s’exprime pas partout et toujours avec la même intensité. La période qui va de la fin des années 1950 au milieu des années 1970 est à cet égard très exceptionnelle. Durant près de vingt ans, les initiatives s’enchaînent : on ne compte plus les ouvrages, les colloques ou les numéros spéciaux de revues consacrées à ce sujet2 ; des structures très diverses voient le jour dans la foulée du Centre de prospective créé en 1957 par le philosophe Gaston Berger ; loin de rester spéculatifs ou confidentiels, ces travaux sont connus de l’opinion et influencent les politiques publiques ; ils gagnent le monde politique, via le développement des clubs, y compris dans le camp gaulliste (Gilles Le Béguec).
Cette effervescence est d’autant plus perceptible qu’après le milieu des années 1970, le contexte change : les difficultés économiques, en particulier l’instabilité conjoncturelle et la redondance des crises, rendent beaucoup plus difficile la prévision. Le retour en force du libéralisme (même si dans←11 | 12→ le cas français, cette évolution doit être précisée et nuancée) jette un doute théorique sur les capacités de l’État à prendre en charge le moyen et le long terme, tandis que l’ouverture croissante de l’économie française fragilise ses instruments traditionnels d’intervention. Les grandes institutions chargées d’orienter son action entrent en crise, à l’instar du commissariat général du Plan, malgré un bref regain d’influence au tout début des années 1980. Au total, la période qui va de la fin des années 1950 au milieu des années 1970 forme bien un moment particulier dans le rapport au temps, aussi bien au regard des actions alors entreprises que de l’évolution ultérieure.
C’est ce moment singulier que s’est efforcé d’analyser le colloque organisé les 6 et 7 novembre 2014 par l’Institut Georges Pompidou et qui fait aujourd’hui l’objet de cette publication. Encore faut-il préciser l’objectif recherché. Celui-ci n’était pas de confronter les prévisions réalisées dans les années 1960 et 1970 avec les événements effectivement advenus. L’exercice aurait été un peu vain et surtout très cruel puisqu’aucune des grandes évolutions postérieures n’a été décelée : ni les événements de 1968, malgré les tensions déjà très perceptibles dans l’enseignement supérieur ; ni la crise pétrolière de 1973 ; ni la rupture à venir du rythme de la croissance (la question étant pourtant débattue dès le début des années 1960) ; ni la fin du système monétaire de Bretton Woods en 1971 ; ni le renouveau des idées libérales… La liste serait longue des occasions manquées, même si la pensée prospective peut difficilement être réduite à un simple jeu prédictif.
L’objectif de l’ouvrage est en réalité ailleurs, et il est double. Il vise tout d’abord à caractériser le phénomène. Comment cette prise en compte de l’avenir s’est-elle effectuée, selon quelles modalités, avec quels instruments techniques, en vertu de quels principes, au sein de quelles institutions, publiques ou privées ? On peut ici s’appuyer sur des recherches et une bibliographie importante. La planification a été bien étudiée, notamment par Michel Margairaz et Henry Rousso3, de même que les débuts de←12 | 13→ la prévision par Aude Terray4. Enfin, des travaux ont été menés sur la prospective au sein du laboratoire Lirsa du CNAM et ont donné lieu à de nombreuses publications, en particulier sous la direction de Philippe Durance5. L’histoire de cette discipline naissante a en outre été abordée par Olivier Dard à travers la figure de Bertrand de Jouvenel, fondateur du réseau Futurible6. Le colloque entendait compléter ces approches, notamment en développant des études de cas ou en insistant sur des institutions ayant moins attiré l’attention des chercheurs que les traditionnelles administrations économiques ou sociales. Il entendait surtout confronter les différents modes d’appréhension de l’avenir en articulant le court, le moyen et le long terme dans une perspective plus globale.
Le second objectif de cet ouvrage est plus ambitieux. Il est de mesurer ce que cet intérêt pour l’avenir dit de la situation des contemporains, en quoi il traduit leurs préoccupations et comment il est intégré aux choix politiques, économiques et sociaux alors effectués. Il rejoint ainsi des études récentes, notamment celles de Jenny Anderson, Matthew Connally (et al.) et Manu Goswanu présentées dans un forum de l’American Historical Review en 20127. Inversement, l’importance accordée aux projections dans l’avenir est aussi révélatrice d’un certain stade de l’action politique et des possibilités d’intervention de la puissance publique. L’avenir devient alors le reflet du présent ou, pour reprendre une formule de Raymond Aron (formule volontiers provocatrice, car prononcée dans un des principaux←13 | 14→ cénacles prospectifs), les prévisions ne font que dessiner « le type de société actuel projeté dans l’avenir, avec quelques marges de variation »8.
Dès lors, cette « histoire du futur » comprend trois angles de vue. Elle est d’abord, évidemment, une histoire des mentalités, des représentations ou des sensibilités. Elle est une histoire des savoirs et des techniques. Elle est une histoire des pratiques et des influences, des processus de décisions, des institutions et finalement des politiques publiques. Elle se déploie dans plusieurs domaines : économiques, sociaux, culturels, environnementaux, militaires ou diplomatiques. Mais ces points de vue ne sont pas exclusifs l’un de l’autre : ils se complètent, se recoupent, s’influencent mutuellement dans une étude qui comprend deux caractéristiques majeures.
Résumé des informations
- Pages
- 316
- Année de publication
- 2018
- ISBN (PDF)
- 9782807608825
- ISBN (ePUB)
- 9782807608832
- ISBN (MOBI)
- 9782807608849
- ISBN (Broché)
- 9782807608818
- DOI
- 10.3726/b14463
- Langue
- français
- Date de parution
- 2018 (Août)
- Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
- Bruxelles, Bern, Berlin, New York, Oxford, Wien, 2018. 316 p.