Cultures et mots de la table
Comment parle-t-on de la nourriture et de la cuisine en termes académiques, littéraires et populaires / argotiques ?
Résumé
Extrait
Table des matières
- Cover
- Titel
- Copyright
- Autorenangaben
- Über das Buch
- Zitierfähigkeit des eBooks
- Préface
- Sommaire
- Liste des contributeurs
- A Le Culinaire – L’argot et Le Standard
- Le vocabulaire culinaire des sociolectes bulgares (entre l’orient et l’occident)
- 14–18 : (Mal) Bouffe dans les tranchées françaises – corps en souffrance
- Entre la bouffe et le pignouf : à propos de la production praxémique du sens d’un ethnotype
- De la bonne chère à la bonne bouffe : remarques sur le langage des blogs culinaires français
- Les dénominations métaphoriques en mycologie : étude des noms vulgaires et vernaculaires des champignons en français
- La nourriture dans les langues des jeunes – analyse du lexique des jeunes Polonais
- Le vocabulaire culinaire et gastronomique des parlers de Champagne et des Ardennes :
- De la mayonnaise à la *soyonnaise : la créativité lexicale dans le vocabulaire de la cuisine végétale
- B Études Contrastives – Traduction Du Culinaire
- La « cochonnaille », source lexicale pittoresque et imagée en français et en espagnol
- La graine et le mulet = Couscous au poisson ?
- Sur quelques mots de la table en français et en polonais
- Enquête sur le sentiment argotique en tchèque et en français : La thématique de l’argot de la table
- Entre pissenlit et mnisza główka1étude comparative des noms tropiques des plantes médicinales en français et en polonais
- La présence du français dans l’espagnol de la gastronomie : approche interculturelle
- Intégration des emprunts dans le vocabulaire de la cuisine slovène – Leurs origines et leur avenir
- C Littérature, Culture et Médias
- Glace et cassis : Codifications érotiques du culinaire dans l’œuvre de Marcel Proust
- “E Come ‘l Pan per Fame si Manduca – Ugolino della Gherardesca e le rappresentazioni del “Piacere della Gola” nella Divina Comedia di Dante Alighieri
- Le rôle du bar dans le roman franco-africain Verre Cassé d’Alain Mabanckou et Tram 83 de Fiston Mwanza Mujila
- « Jouir par les Yeux » – Lifestyle et Art de la Table dans À la recherche du temps perdu de Marcel Proust
- Un titre ne doit pas être comme un menu…
- « Certes trois grains de grenade suffirent à faire s’en souvenir Proserpine. » Les codifications érotiques du culinaire dans Les nourritures terrestres d’André Gide
- La « bouffe » dans le langage d’Aristide Bruant
- La drogue et le poison dans l’univers romanesque de François Guillaume Ducray-Duminil
- Liste des figures
- Liste des tableaux
Marina Aragón
Universidad de Alicante
Departamento de Filologías Integradas,
Campus de San Vicente del Raspeig,
Ap. Correos 99
E-03080, Alicante, Espagne
marina.aragon@ua.es
Gueorgui Armianov
INALCO, Université Sorbonne Paris Cité
Centre de recherches Europe-Eurasie (CREE)
65 rue des Grands Moulins, 75013 Paris
courriel : glarmianov@gmail.com
Prof. Sabine Bastian
Université de Leipzig
Institut für Angewandte Linguistik und Translatologie
Beethovenstraße 15
D 04107 Leipzig
courriel : sbastian@uni-leipzig.de
Prof. Dr. hab. Anna Bochnakowa
Institut de Philologie Romane
Université Jagellonne de Cracovie
Al. Mickiewicza 9/11
31-120 Kraków, Pologne
Courriel : anna.bochnak@uj.edu.pl
Alena Podhorná-Polická
Institut des Langues et Littératures romanes, Faculté des Lettres, Université Masaryk
Arna Nováka 1, 602 00 Brno (République tchèque)
podhorna@phil.muni.cz
Anne-Caroline Fièvet
EHESS – LSCP
29 rue d’Ulm
75005 Paris (France)
acfievet@gmail.com
Prof. Dr. Uta Felten
Institut für Romanistik
Universität Leipzig
Beethovenstraße 15
D-04107 Leipzig
courriel : felten@uni-leipzig.de
Anne Kathrin Gitter
Universität Leipzig
Institut für Romanistik
Beethovenstraße 15
D-04107 Leipzig
anne.kathrin.gitter@gmail.com
Julia Görtz
Adresse professionnelle à ajouter
courriel: phi11dyb@studserv.uni-leipzig.de
Professeur Jean-Pierre Goudaillier
Faculté SHS – Sorbonne
Université Paris Descartes (Paris 5)
45, Rue des Saints Pères
75270 Paris Cedex 06
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Prof. Dr. hab. Alicja Kacprzak
Institut d’Études romanes
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90-236 Łódź
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Agnieszka Konowska
Institut d’Études romanes
Université de Łódź
ul. Pomorska 171/173
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courriel : ages@wp.pl
Máté Kovács
Eötvös Loránd Tudományegyetem
Bölcsészettudományi Kar
Francia Nyelvi és Irodalmi Tanszék
Múzeum krt. 4/C
H-1088 Budapest
courriel : kovacs.mate@btk.elte.hu
Joanna Krymarys
L’Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité
99 Avenue Jean Baptiste Clément
93430 Villetaneuse
krymarys.joanna@gmail.com
Anne-Marie Lachmund, M.Ed.
Institut für Romanistik
Universität Leipzig
Beethovenstraße 15
D-04107 Leipzig
courriel : anne-marie.lachmund@uni-leipzig.de
Andrzej Napieralski
Uniwersytet Łódzki
Wydział Filologiczny
Ul. Pomorksa 171.173,
91-404 Łódź
andrzej.napieralski@uni.lodz.pl
Montserrat Planelles Iváñez
Departamento de Filologías Integradas
Universidad de Alicante
03080 Alicante
España
Courriel : montserrat.planelles@ua.es
Gregor Perko
Filozofska fakulteta
Univerza v Ljubljani
Aškerčeva 2
SI-1000 Ljubljana
courriel : gregor.perko@ff.uni-lj.si
Tatiana Retinskaya
Université d’État d’Orel Tourgueniev (Russie)
95, rue Komsomolskaya
302026 Orel
courriel : tatiana.retinskaya@yahoo.fr
Mojca Schlamberger Brezar
Oddelek za prevajalstvo
Univerza v Ljubljani, Filozofska fakulteta
Aškerčeva 2
1000 Ljubljana
Slovenija
Courriel : mojca.brezar@ff.uni-lj.si
Immanuel Seyferth, M.Ed.
Institut für Bildungswissenschaften
Lehrstuhl für Allgemeine Pädagogik
Universität Leipzig
Dittrichring 5-7
D-04109 Leipzig
courriel : immanuel.seyferth@uni-leipzig.de
Dávid Szabó
Université Eötvös Loránd (ELTE)
Centre Interuniversitaire d’Études Françaises
1088 Budapest
Múzeum krt. 4/F.
Hongrie
Courriel : szabo.david@btk.elte.hu
Łukasz Szkopiński
Université de Łódź
Instytut Romanistyki
ul. Pomorska 171/173
90-236 Łódź
Pologne
lukasz.szkopinski@uni.lodz.pl
Sylvia Úbeda
E.O.I. Departamento de Francés,
Calle Josep Lluís Barceló i Rodríguez Advocat, 1,
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Sylvia.ubeda@hotmail.com
Dr Agnieszka Woch
Instytut Romanistyki (Institut de Philologie Romane)
Uniwersytet Łódzki (Université de Łódź)
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90-236 Łódź
courriel : agnieszka.woch@uni.lodz.pl
Gueorgui Armianov
Le vocabulaire culinaire des sociolectes bulgares (entre l’orient et l’occident)
Résumé: L’article examine le vocabulaire culinaire non-standard bulgare, ses origines et son caractère lexical ainsi que les changements survenus depuis les dernières décennies du 19e siècle jusqu’à nos jours. L’étude est fondée sur un corpus tiré du discours quotidien, des plusieurs ouvrages littéraires et de la presse quotidienne. Au centre de l’analyse se trouve l’évolution de ce champ sémantique, l’abandon progressif des termes orientaux, l’introduction massive au cours du 20e siècle de nouveaux mots et expressions d’origine occidentale. Une attention particulière est prêtée au vocabulaire culinaire argotique des jeunes Bulgares, aux processus sémantiques et formels de changement de sens, ainsi qu’à la vie double de certains termes argotiques à l’intérieur de ce sociolecte le plus populaire en Bulgarie et dans un contexte familier plus large.
Mots-clés : bulgare standard, argot, sociolectes, langage familier, lexique oriental
1 Introduction
Le vocabulaire culinaire non-standard, et plus précisément sociolectal, n’a jamais été étudié en Bulgarie. Même si l’origine de certains termes, leur diffusion et leurs variations sont bien connues, d’autres restent toujours méconnus, alors que d’autres encore s’apprivoisent une étymologie populaire qui prétend être scientifique. Pourtant, ce vocabulaire présente plusieurs aspects très intéressants des contacts linguistiques dans les Balkans et en Europe et des procèdes formels et sémantiques de créations des termes.
Avant d’aborder la problématique spécifique, il semble important d’apporter quelques précisions quant à la question des relations entre la langue standard et les variétés non-codifiées, de leurs statuts respectifs, ainsi qu’aux termes principaux, notamment standard, non-standard et substandard, dans le contexte de la langue bulgare contemporaine.1 En Bulgarie, la classification des variétés langagières est traditionnellement construite autour de l’opposition entre deux éléments principaux : knižoven ezik ‘langue standard’ (litt. langue littéraire) et ←19 | 20→neknižovni formi ‘variétés non-standard’ (litt. formes non-littéraires). Pendant l’époque communiste, les travaux sur les variétés sociales ont été très limités, car elles ont été considérées comme une aberration langagière, une déformation de la langue, un résultat de la diversion idéologique capitaliste, voire un crime (Stojkov 1968, 245). Les dialectes régionaux, présentés comme le berceau naturel de la langue nationale, étaient la seule exception et faisaient objet de nombreuses recherches (Armianov 1995, 6–7). Les termes mêmes non-standard et substandard étaient rarement employés. Ils ont été analysés dans une certaine mesure dans les travaux du sociolinguiste M. Videnov (par ex. 2000, 141-190141–190), même s’il ne se prononce catégoriquement pas au sujet de leur similitude ou de leur substitution mutuelle.2
Pour les linguistes bulgares, le terme standard désigne uniquement la variété la plus élevée et la plus prestigieuse de la langue nationale, ayant des normes codifiées et utilisée dans les domaines de l’enseignement, des relations officielles, dans les médias nationaux, principalement à l’écrit, mais aussi à l’oral dans les discours officiels. En conséquence, toutes les autres variétés comme les dialectes régionaux, toujours très vivants et largement utilisés en Bulgarie, les sociolectes, les urbanolectes, ainsi que le langage familier et le langage populaire sont définis comme non-standard, sans que cela implique forcément qu’une variété est incorrecte ou inférieure, mais simplement que ce n’est pas la norme officiellement et socialement distinguée et approuvée.3
Du point de vue du prestige hiérarchique, dans le contexte linguistique bulgare, les dialectes régionaux, qui possèdent un système et une structure grammaticale et des normes bien précises (quoiqu’en principe non-écrites et non-codifiées), et qui se trouvent dans des relations très étroites avec le standard, sont placés juste en dessous, puisqu’ils ne possèdent pas le même statut national et encore moins le même prestige d’utilisation.
Les sociolectes et les nouveaux urbanolectes, établis autour de la structure et du système grammatical de la langue standard bulgare et d’une moindre mesure des dialectes régionaux, ne possèdent pas un système grammatical propre et ils n’ont pas des normes spécifiques et des règles linguistiques distinctes en vigueur. ←20 | 21→Ils prennent plutôt la forme d’un système fonctionnel, d’un vocabulaire particulier, dont le caractère est défectif et l’utilisation limitée à des cercles sociaux plus ou moins restreints. Ces variétés non-standard se situent plus bas sur l’échèle hiérarchique, en dessous des régiolectes, selon des critères comme la sphère d’utilisation, la diffusion, le niveau d’éducations des locuteurs, leur occupation, etc. (voir Fig. 1)
Fig. 1: Langue standard et variétés non-standard en Bulgarie
De ce fait, si sur la base de la norme et du statut officiel, toutes ces variétés régionales et sociales peuvent être définies comme non-standard, selon leur niveau de codification, leur fonctionnalité et leur structure interne, certaines peuvent prendre un caractère parallèle à la langue standard (comme les dialectes régionaux, variétés codifiées, mais non-standard), alors que d’autres resteront hiérarchiquement toujours en dessous du standard, comme le langage populaire, les argots, les urbanolectes. En conséquence, du point de vue normatif, les variétés sociolectales bulgares, dont le vocabulaire culinaire sera examiné et analysé dans cet article, pourront être classifiées comme non-standard et, en même temps, de point de vue hiérarchique, comme substandard.
2 Histoire et diversité régionale et sociale
Quand j’ai commencé l’analyse du vocabulaire culinaire argotique bulgare, j’ai décidé d’effectuer une courte enquête parmi mes collègues et étudiants. La seule question était : « Quel est le produit alimentaire avec lequel vous associez la Bulgarie ? ». La grande majorité des répondants (environ 65%) a indiqué le mot yaourt. Pour d’autres, c’étaient la « Shopska salade »4, le ←21 | 22→tarator5, la grozdova rakiya ‘eau-de-vie de raisin’, etc. Il était évident que dès qu’on évoque le nom de la Bulgarie, l’idée du « yaourt bulgare » émerge dans l’esprit de beaucoup de gens.
Il est intéressant de noter ici que le terme yaourt/yogourt apparaît probablement pour la première fois en Europe Occidentale dans le livre Le voyage d’outremer de Bertrandon de la Broquière. Dans les années 1432–1433, après avoir visité Jérusalem, il a traversé les pays occupés par les Turcs ottomans et a écrit : « Les Turquemans nous baillèrent une grande telle de lait caillé qu’ils appellent yogourt » (Broquière 1892, 89) ; (voir Fig. 2).
Fig. 2: Bertrandon de la Broquière, Le voyage d’outremer, Paris, 1892
Résumé des informations
- Pages
- 312
- Année de publication
- 2019
- ISBN (PDF)
- 9783631786956
- ISBN (ePUB)
- 9783631786963
- ISBN (MOBI)
- 9783631786970
- ISBN (Relié)
- 9783631785621
- DOI
- 10.3726/b15814
- Langue
- français
- Date de parution
- 2019 (Juillet)
- Mots clés
- argotologie lexique traduction études comparatives des langues médias littérature
- Publié
- Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2019. 312 S., 22 s/w Abb., 15 Tab.
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