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D'une langue à l'autre

Étude comparative sur les transferts linguistiques en situation d'acquisition du français et de l'espagnol

de Iva Dedková (Auteur)
©2024 Monographies 202 Pages

Résumé

Ce livre se penche sur les transferts linguistiques entre le français et l'espagnol d'une part, et entre le tchèque et le français ou l'espagnol d'autre part. Il met l'accent sur le genre grammatical des noms, les prépositions et les faux-amis. Après avoir établi un cadre théorique autour de la notion de transfert en linguistique, l'étude se concentre sur une analyse comparative des propriétés typologiques dans ces trois langues, en mettant un accent particulier sur le français et le tchèque. Les résultats de la tâche expérimentale menée en ligne auprès de quatre groupes d'apprenants, chacun divisé en deux sous-groupes, permettent de comprendre comment les transferts linguistiques peuvent influencer l'acquisition d'une langue étrangère. De nombreux exemples utilisés dans le texte peuvent être utiles pour améliorer les pratiques en classe. Des tableaux et des graphiques qui illustrent les faits observés facilitent la compréhension des résultats de la recherche.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Remerciements
  • Introduction
  • Chapitre 1 Autour du transfert linguistique
  • 1. Notions principales
  • 2. Le transfert linguistique selon les plans linguistiques
  • 3. Problématique de l’acquisition des phénomènes linguistiques analysés dans les travaux antérieurs
  • Chapitre 2 Transferts linguistiques entre le français et l’espagnol
  • 1. Phénomènes linguistiques analysés
  • 1.1. Genre grammatical des noms
  • 1.2. Prépositions
  • 1.3. Faux-amis
  • 2. Hypothèses
  • 3. Tâche expérimentale
  • 3.1. Profil des sujets
  • 3.2. Présentation de la tâche expérimentale
  • 4. Résultats de la tâche expérimentale et discussion
  • 4.1. Résultats des deux groupes linguistiques G1 et G2
  • 4.1.1. Genre grammatical des noms
  • 4.1.2. Prépositions
  • 4.1.3. Faux-amis
  • 4.1.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • 4.2. Résultats des sous-groupes linguistiques SG1A et SG1B
  • 4.2.1. Genre grammatical des noms
  • 4.2.2. Prépositions
  • 4.2.3. Faux-amis
  • 4.2.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • 4.3. Résultats des sous-groupes linguistiques SG2A et SG2B
  • 4.3.1. Genre grammatical des noms
  • 4.3.2. Prépositions
  • 4.3.3. Faux-amis
  • 4.3.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • Chapitre 3 Transferts linguistiques entre le tchèque et le français ou entre le tchèque et l’espagnol
  • 1. Phénomènes linguistiques analysés
  • 1.1. Genre grammatical des noms
  • 1.2. Prépositions
  • 1.3. Faux-amis
  • 2. Hypothèses
  • 3. Tâche expérimentale
  • 3.1. Profil des sujets
  • 3.2. Présentation de la tâche expérimentale
  • 4. Résultats de la tâche expérimentale et discussion
  • 4.1. Résultats des deux groupes linguistiques G3 et G4
  • 4.1.1. Genre grammatical des noms
  • 4.1.2. Prépositions
  • 4.1.3. Faux-amis
  • 4.1.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • 4.2. Résultats des sous-groupes linguistiques SG3A et SG3B
  • 4.2.1. Genre grammatical des noms
  • 4.2.2. Prépositions
  • 4.2.3. Faux-amis
  • 4.2.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • 4.3. Résultats des sous-groupes linguistiques SG4A et SG4B
  • 4.3.1. Genre grammatical des noms
  • 4.3.2. Prépositions
  • 4.3.3. Faux-amis
  • 4.3.4. Discussion des résultats et conclusion partielle
  • En guise de conclusion
  • Bibliographie
  • ANNEXE 1 : Résultats des apprenants hispanophones et francophones
  • ANNEXE 2 : Résultats des apprenants tchèques

Remerciements

Je remercie les étudiantes en Master des programmes Enseignement pour les écoles secondaires et Philologies française et espagnole de la Faculté des lettres de l’Université d’Ostrava, Michaela Fojtíková, Barbora Břusková, Natálie Šamšová et Andrea Berková, pour leur aide à la réalisation de la tâche expérimentale, au traitement de ses résultats et aussi à l’élaboration des graphiques. J’exprime ma reconnaissance envers Madame Irena Figus pour avoir documenté plusieurs cas d’interférences du français sur le tchèque chez des locuteurs francophones en République tchèque.

Je remercie les collègues avec lesquel·le·s j’ai discuté du contenu de ces pages, en particulier Hana Gruet-Skrabalova, Irena Fialová, Jana Veselá, Begoña García Ferreira, Lillyam Rosalba Gonzalez Espinosa et Petr Šlechta. Je remercie Jan Mlčoch, chef du département d’études romanes de la Faculté des lettres de l’Université d’Ostrava, de m’avoir encouragée et soutenue lors de l’élaboration de ce projet. J’ai également une reconnaissance particulière envers Catherine Božoňová pour avoir relu et commenté mon manuscrit.

Je dédie ce livre aux deux femmes les plus importantes de ma vie, ma mère Miroslava et ma fille Amélie Iva.

Introduction

Lors de l’acquisition d’une langue étrangère, les apprenants se trouvent en situation de contact avec deux ou plusieurs langues, parmi lesquelles la langue maternelle, la langue en cours d’acquisition et, souvent aussi, l’anglais. La présente étude s’interroge, dans ce contexte, sur les transferts linguistiques relevant de la morphosyntaxe et de la lexicologie entre le français et l’espagnol, deux langues romanes, génétiquement et typologiquement apparentées, auxquelles s’ajoutera, dans le chapitre 3, une langue plus éloignée, le tchèque. Cette étude, de caractère transversal et empirique, traite des trois phénomènes linguistiques suivants : le genre grammatical des noms, l’emploi des prépositions et l’existence de faux-amis. Nous aborderons non seulement des emplois dans lesquels les langues concernées diffèrent, mais aussi des usages similaires. Nous observerons, décrirons, comparerons et expliquerons, tour à tour, les résultats de quatre groupes linguistiques : i) les apprenants hispanophones du français, ii) les apprenants francophones de l’espagnol, iii) les apprenants tchécophones du français, iv) les apprenants tchécophones de l’espagnol. Dans le cadre de chaque groupe linguistique, nous avons défini, en fonction de la durée d’apprentissage de la langue étrangère, deux sous-groupes : a) les sujets hispanophones / francophones / tchécophones apprenant le français / l’espagnol depuis une durée de 6 mois à 5 ans ; b) les sujets hispanophones / francophones / tchécophones apprenant le français / l’espagnol depuis au moins 6 ans.

Notre objectif est de comprendre trois aspects clés : i) quels phénomènes linguistiques les apprenants maîtrisent ou non, ii) si cette bonne ou mauvaise maîtrise est causée par un transfert, positif ou négatif, iii) quel est le rôle de la langue maternelle dans l’acquisition d’une langue étrangère. Par conséquent, une de nos questions de recherche vise à déterminer lequel des deux groupes d’apprenants réussit mieux dans l’acquisition des phénomènes analysés. Tout au long de notre texte, nous observerons également d’autres facteurs intervenant dans le processus d’apprentissage, tout en abordant les conclusions de plusieurs recherches relatives à l’acquisition des langues étrangères afin de les comparer à nos propres résultats. À titre d’exemple, nous mettrons à l’épreuve l’idée avancée par des travaux antérieurs (Karmiloff-Smith, 1979 ; White et al., 2004 ; Alarcón, 2014 ; Edmonds, 2019) selon laquelle les apprenants en L2 sont plus précis dans le marquage du genre grammatical lorsque le nom est masculin plutôt que féminin.

Nous observerons les transferts qui peuvent s’opérer entre les L1 (langue maternelle) et L2 (langue étrangère acquise ou en cours d’acquisition)1, laissant de côté la connaissance d’autres langues (L3…Lx), vu la méthode d’étude adoptée (cf. infra). La comparaison finale des quatre groupes de locuteurs nous permettra de mettre en évidence les transferts positifs et négatifs typiques de chaque groupe linguistique en rapport avec leur L1 et L2, ainsi que leur ampleur. Les résultats obtenus impliqueront, entre autres, les premiers éléments de la langue cible à être acquis dans les domaines étudiés. Enfin, à partir de nos observations, nous formulerons quelques propositions didactiques tenant compte de ces transferts.

Le texte sera structuré comme suit : Le chapitre 1 abordera la notion de transfert linguistique sous ses différents angles ainsi que d’autres notions fondamentales pour l’étude de l’acquisition d’une langue étrangère, en particulier les concepts d’erreur et d’interlangue. Le chapitre 2 sera consacré aux transferts linguistiques entre le français et l’espagnol, alors que le chapitre 3 s’interrogera sur les transferts linguistiques entre le tchèque et le français d’un côté et le tchèque et l’espagnol de l’autre côté. Ces deux derniers chapitres suivront le même schéma : D’abord, en employant une approche comparative, nous aborderons les phénomènes linguistiques examinés dans les langues concernées : genre grammatical des noms, prépositions et faux-amis. Puis, nous formulerons des hypothèses se rapportant à leur acquisition. Ensuite, nous présenterons la méthode d’étude adoptée (méthode transversale) qui repose sur une tâche expérimentale réalisée sous la forme d’un questionnaire à choix multiples rédigé en français ou en espagnol. Cette tâche est menée auprès d’apprenants hispanophones ou tchécophones du français et d’apprenants francophones ou tchécophones de l’espagnol. Suivra l’exposition des résultats obtenus par groupes et sous-groupes et la discussion de ces résultats. Enfin, nous évaluerons nos hypothèses sur l’acquisition des phénomènes linguistiques analysés et mettrons en évidence les transferts positifs et négatifs typiques de chaque groupe linguistique en rapport avec leur L1 et L2. Afin de finaliser le travail, nous proposerons quelques suggestions didactiques qui prennent en considération ces transferts.


1 D’après S. Gass et L. Selinker (1992 : 3), l’une des premières étapes essentielles pour comprendre le transfert linguistique implique, au minimum, une comparaison entre la langue maternelle et la langue cible, ce qui conduit souvent à la formulation d’hypothèses éclairantes concernant les phénomènes de transfert linguistique.

Chapitre 1 Autour du transfert linguistique

1. Notions principales

Dans ce chapitre, nous plongeons au cœur des influences mutuelles qui existent entre la langue maternelle et les langues étrangères utilisées par un même locuteur. Ces influences sont loin d’être simples ; elles sont souvent complexes, voire labyrinthiques. Afin de mieux appréhender le sujet, nous rappellerons quelques notions clés relatives à la thématique de notre texte, parmi lesquelles le transfert sous ses différents angles.

En linguistique, l’origine du terme « transfert » remonte au XIXe siècle. Parmi les premiers linguistes à en avoir fait usage, on trouve W. D. Whitney (1881), A. M. Elliott (1886), E. Sapir (1921), O. Jespersen (1922), U. Weinrich (1953) ou R. Lado (1957) (cf. Odlin & Yu, 2016 : 5). Ce dernier a avancé, après l’observation de nombreux cas, que la structure grammaticale de la langue maternelle a tendance à être transférée dans la langue étrangère (Lado, 1957 : 58). D’après T. Odlin (1989 : 27), le transfert2 est l’influence résultant des ressemblances et des différences entre la langue cible et toute autre langue qui a été précédemment, et peut-être aussi imparfaitement, acquise. Il ne s’agit pas toujours de l’influence de la langue maternelle, même si cette dernière joue souvent un rôle prépondérant3, d’autres langues acquises par l’individu peuvent entrer en jeu. T. Odlin (ibid., 36), qui utilise également le terme cross-linguistic influence, souligne que les similarités interlinguistiques peuvent produire un transfert positif, alors qu’un transfert négatif (ou interférence) implique des divergences par rapport aux normes de la langue cible. On parle donc d’interférence4 (ou de transfert négatif) lorsqu’un locuteur emploie un trait caractéristique de sa langue maternelle ou d’une autre langue étrangère dans une langue cible (contacts de langues, apprentissage de langues étrangères). Il peut s’agir de calques, c.-à-d. de l’usage de structures propres à la langue maternelle (interférences du premier degré), de la généralisation de règles syntaxiques (interférences du second degré), etc. (cf. Cuq, dir., 2003 : 139). L’interférence est un phénomène individuel, alors que l’emprunt est un phénomène collectif5. Seules certaines erreurs de langue sont causées par les interférences6 (rappelons la catégorisation interlangue ou intralangue des erreurs) : en plus d’être individuelle, l’interférence est involontaire (cf. Dubois et al., 2012 : 252) et marquée par l’influence de la L1, L2 ou Lx. Le « transfert interlinguistique (ou interlingual) » peut concerner non seulement le transfert de connaissances et de compétences de la langue maternelle (L1) à une langue étrangère (L2 ou L3), mais aussi celui d’une langue étrangère (L2) à une autre langue étrangère en cours d’acquisition (L3). Dans le second cas, J. Veselý (1988 : 45–46) parle d’influences interlinguistiques secondaires (sekundární mezijazykové vlivy) et T. Odlin & L. Yu (2016 : 5) de transfert multilingue (multilingual transfer)7. Lors des transpositions d’éléments linguistiques d’une langue étrangère à la langue maternelle, les linguistes parlent de transfert d’emprunt ou de transfert de substrat (borrowing transfer or substratum transfer, cf. Odlin, 1989 : 12) ou d’interférence de retour (cf. Cuq, dir., 2003 : 139)8. Les situations d’immigration génèrent des transferts bidirectionnels, consistant en une interaction de la L1 et de la L2 (c.-à-d. influence de la L2 sur la L1 et réciproquement) (cf. Odlin & Yu, 2016 : 2).

Des recherches récentes ont montré que l’influence de la L1 sur la L2, c’est-à-dire l’influence interlinguistique, est nuancée et complexe, et de nombreuses variables entrent en jeu dans ce processus (cf. Odlin, 2003). La L1 est actuellement considérée comme l’un des nombreux facteurs qui interagissent dans le processus d’apprentissage. Les universaux linguistiques, tels que la présence de règles grammaticales sous-jacentes, contribuent à expliquer les erreurs des apprenants. En discutant du concept de transfert conceptuel et de relativité linguistique dans le contexte de l’apprentissage des langues étrangères, T. Odlin (ibid., 463–464) mentionne une étude menée par I. H. Ijaz en 1986 qui a relevé des différences dans les choix prépositionnels entre les locuteurs de l’ourdou (langue officielle du Pakistan) et de l’allemand dans des contextes de discours identiques en anglais. Ces différences suggèrent, selon l’auteure de l’étude, que les concepts sous-jacents aux mots de la L1 sont transférés dans la L2 et associés à de nouveaux termes linguistiques, indépendamment des différences dans les frontières sémantiques des mots correspondants. Plus loin, en parlant de l’importance des parcours d’apprentissage individuels dans le transfert interlinguistique, T. Odlin (ibid., 472) cite une étude menée en Belgique par J. M. Dewaele (1998) qui montre que l’ordre dans lequel les langues sont apprises peut affecter le type d’erreurs commises. Les apprenants néerlandophones pour qui le français était la L2 et l’anglais la L3 montraient en français des erreurs plus fréquentes liées à leur L1, tandis que ceux pour qui le français était la L3 montraient en français des erreurs plus fréquentes liées à leur L2 (l’anglais). Un phénomène similaire nous a été signalé par les locuteurs tchèques qui apprennent deux langues romanes, en ce sens que la L2 semble affecter la L3 plus que ne le fait la L1.

Contrairement au transfert interlinguistique, le « transfert intralinguistique (ou intralingual) » (cf. Veselý, 1985 : 20–22), également appelé « surgénéralisation », qui se rapporte à la L2 ou Lx, est quant à lui motivé par le processus même d’enseignement-apprentissage. Les connaissances de certains éléments linguistiques d’une langue étrangère influencent l’acquisition et l’utilisation d’autres éléments linguistiques de cette même langue étrangère. Le transfert positif peut reposer sur le fonctionnement de l’analogie. La conjugaison, la déclinaison, les degrés de comparaison, la formation des mots, etc. sont basés sur l’analogie. Lors du transfert négatif intralinguistique, le locuteur confond certains éléments linguistiques d’une langue étrangère (mot, forme, construction, son, etc.) qui sont en quelque sorte similaires. À titre d’exemple, un apprenant du français peut ignorer des règles restrictives lors de la formation du pluriel : il peut ajouter le morphème -s à tous les noms et adjectifs (*journals, *genous…). M.-C. Jamet (2013 : 4) ajoute que les erreurs « intralangue » qui se produisent dans la langue en apprentissage évoluent en lien avec le développement acquisitionnel. Les stratégies d’analogie, de surgénéralisation et de simplification sont mises en place par tout apprenant de langue étrangère. Notons que M. Mahmoudian (dir., 1976 : 19) définit l’analogie comme « l’extension d’une règle au domaine des exceptions ». Une classe d’unités est gouvernée par deux ou plusieurs règles : la règle courante se substitue à la règle unique. Il peut s’agir, sur le plan morphologique, de l’apparition de formes comme « vous disez » et « vous faisez » au lieu de « vous dites » et « vous faites ». M. Mahmoudian (ibid.) souligne que l’analogie est propre à la dynamique interne de tout usage, alors que l’interférence provient du contact de divers usages.

Résumé des informations

Pages
202
Année
2024
ISBN (PDF)
9783034348201
ISBN (ePUB)
9783034348218
ISBN (Broché)
9783034348195
DOI
10.3726/b21488
Langue
français
Date de parution
2024 (Mai)
Mots clés
Transfert (positif/négatif) interférence genre grammatical des noms prépositions faux-amis langue maternelle/source langue étrangère/cible
Published
Bruxelles, Berlin, Chennai, Lausanne, New York, Oxford, 2024. 202 p., 36 ill. n/b, 29 tabl.

Notes biographiques

Iva Dedková (Auteur)

Titulaire d’un master de philologie française et anglaise, Iva Dedková est aussi docteure en philologie romane. Depuis 2007, elle enseigne le français de spécialité et la didactique du FLE à l’Université d’Ostrava (République tchèque). Ses recherches portent sur les prépositions françaises, la nouvelle orthographe et la problématique liée à l’acquisition du FLE.

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