Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- À propos des directeurs de la publication
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Introduction (Valentina Ponzetto, Florence Fix)
- Première partie. Diriger, entreprendre, organiser
- Être directrice de théâtre aux États-Unis au xixe siècle : Réalisation d’un rêve américain au féminin ? (Catherine Masson)
- Entre modèle économique, entreprenariat et innovation : les cas d’Elisa Garnerin et de Madame Saqui (Camilla Murgia)
- Une femme de poigne à la tête d’un théâtre ambulant (Loli Jean Baptiste)
- Une profession nouvelle pour les femmes : entrée en scène des maîtresses de ballet en France (1871–1919) (Hélène Marquié)
- Deuxième partie. Écrire, juger, commenter
- « Être homme » pour faire jouer sa pièce à Paris quand on est femme (1789–1914) (Julie Rossello Rochet)
- Rachilde, « homme de Lettres » au théâtre (Adélaïde Jacquemard-Truc)
- Anaïs Ségalas, dramaturge, critique théâtrale et organisatrice de spectacles de société (Barbara T. Cooper)
- Troisième partie. Diffuser, influencer, former
- Elizabeth Robins, « actress-writer » (Corinne François-Denève)
- Quand la danseuse ne danse pas : Marie Taglioni, femme d’affaires (Chloé d’Arcy)
- Retour sur l’« ère des écuyères » (Johanna Biehler)
- Biographie des autrices
- Illustrations
- Titres de la collection
Introduction
On ne peut pas se fâcher avec l’aimable personne qui vient de nous donner le Duel de Pierrot. C’est une innocente, une capricieuse, une adorée. Elle ne se doute pas de la légèreté de ses idées et du désordre de ses inventions. Elle prend le théâtre pour une réunion de bons amis qui vous écoutent, vous sourient et battent des mains en criant : Charrrmant ! charrrmant ! Ce n’est pas tout à fait ça, le théâtre1.
Ainsi Henry Becque rend-il compte d’une comédie en 1 acte de Gustave Haller. Un théâtre qui n’en est pas tout à fait un, rédigé avec légèreté par une femme dont c’est le caprice et qui écrit sous un nom de plume masculin : Joséphine Wilhelmine Simonin, sculptrice, actrice, autrice, critique d’art.
De nombreuses recherches d’envergure ont été consacrées aux femmes autrices, répondant au double enjeu de les faire (re)connaître et de montrer comment leur travail fut reçu par leurs contemporains, puis par la tradition critique et l’histoire littéraire2. Remarquons toutefois qu’il y est majoritairement question de romancières ou de poétesses. Même la récente entreprise collective Femmes et littérature. Une histoire culturelle, la première à offrir un panorama complet du domaine francophone selon ←9 | 10→une approche d’histoire littéraire et culturelle, ne consacre au théâtre du xixe siècle qu’une dizaine de pages3. Pour des études plus spécifiques il faut se tourner vers la critique anglo-saxonne, où du reste les travaux sur la littérature et l’industrie du spectacle françaises restent peu nombreux et revendiquent souvent un statut exploratoire, visant à l’établissement d’une sorte de catalogue ou de liste des présences. Une « checklist », pour reprendre le titre de Cecilia Beach, récognition préliminaire pour redonner visibilité à « one of the groups of authors most neglected by French literary criticism and history4 ».
Oubliées, ignorées ou « invisibles5 » ne signifie pourtant pas absentes. On compte au xixe siècle environ 200 femmes dramaturges dont les pièces furent jouées, et ce chiffre augmente à 326 au moins, d’après le décompte d’Odile Krakovitch, si on y ajoute les autrices de pièces publiées ou soumises à la censure sans être portées à la scène6. Une telle considération peut s’appliquer également à d’autres catégories professionnelles du monde du spectacle où la présence féminine est si peu reconnue qu’elles n’ont pas fait l’objet d’études quantitatives comparables.
Ainsi, deux remarques préalables s’imposent.
←10 | 11→Tout d’abord, les femmes ne furent pas absentes de l’industrie du spectacle : c’est plutôt l’histoire littéraire qui a tendance à ne les considérer que comme des images du monde du spectacle que fut le xixe siècle. Le fait est qu’elles furent souvent, comme l’indique Marie-Ève Thérenty à propos des femmes journalistes, des « subalternes » : « Elles sont subalternes dans la société, ce qui entrave a priori leur activité de journalistes : elles ne sont pas légitimes dans certains lieux publics comme les universités, les lieux politiques ou les académies7. »
Résumé des informations
- Pages
- 194
- ISBN (PDF)
- 9782875746047
- ISBN (ePUB)
- 9782875746054
- ISBN (Broché)
- 9782875744968
- DOI
- 10.3726/b20051
- Open Access
- CC-BY-NC-ND
- Langue
- français
- Date de parution
- 2022 (Décembre)
- Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
- Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2022. 194 p., 7 ill. n/b