Documents diplomatiques français
1970 – Tome I (1er janvier – 30 juin)
Résumé
À la suite de la conférence de La Haye (2-3 décembre 1969), l’élargissement est rendu possible mais les négociations n’en apparaissent pas moins délicates, même si la victoire du parti conservateur aux élections du 18 juin 1970 change en partie la donne, ce dont se réjouit la diplomatie française.
La notion de « politique méditerranéenne » permet à la diplomatie française de donner une cohérence à l’amélioration des relations de la France avec les pays d’Afrique du Nord et notamment la Libye. L’aspect le plus neuf de cette diplomatie française est la percée sur le marché libyen avec la vente d’avions Mirage. Combinée au grave incident des vedettes de Cherbourg qui provoque une crise diplomatique franco-israélienne, cette politique étrangère va avoir des répercussions sur les relations franco-américaines.
Cette vente va en effet empoisonner l’atmosphère de la visite du président Pompidou aux États-Unis (28 février-3 mars 1970) à l’occasion des incidents de Chicago qui ont vivement impressionné le Président et Madame Pompidou. Il n’en reste pas moins que les deux Présidents ont pu avoir des conversations approfondies sur le Proche-Orient, en particulier l’armement israélien, la situation monétaire internationale et la guerre du Vietnam, et ont décidé d’établir une liaison personnelle.
Alors que sous Georges Pompidou, la diplomatie française poursuit et élargit son implantation en Afrique, comme au Rwanda, les rapports que la France entretient avec les régimes sud-africain et portugais posent problème en raison de la condamnation du régime d’apartheid dans le premier cas, de la décolonisation des territoires africains sous tutelle portugaise dans le second. La France est l’objet de pressions pour l’amener à rompre les relations commerciales avec l’Afrique du Sud, en particulier la fourniture d’armes françaises. Du côté portugais, c’est la participation d’entreprises françaises à la construction du barrage de Cabora Bassa (Mozambique) qui fait l’objet de critiques de la part de gouvernements africains, dont celui de Zambie.
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Page de Titre
- Page de Copyright
- Commission des Archives Diplomatiques
- Avertissement
- TABLE MÉTHODIQUE
- I. – QUESTIONS MULTILATÉRALES
- DÉSARMEMENT
- AFFAIRES SPATIALES
- AFFAIRES AÉRONAUTIQUES
- PACTE ATLANTIQUE
- II. – L’EUROPE
- A. L’EUROPE DE L’OUEST
- 1) LES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
- 2) LA RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D’ALLEMAGNE
- 3) CHYPRE
- 4) L’ESPAGNE
- 5) La Grande-Bretagne
- 6) LA GRÉCE
- 7) L’ITALIE
- 8) LE LUXEMBOURG
- 9) LE PORTUGAL
- 10) LA RÉPUBLIQUE D’IRLANDE
- 11) LA SUÉDE
- 12) LA TURQUIE
- B. L’EUROPE DE L’EST
- 1) L’URSS
- 2) LA BULGARIE
- 3) LA HONGRIE
- 4) LA POLOGNE
- 5) LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE ALLEMANDE
- 6) LA ROUMANIE
- 7) LA TCHÉCOSLOVAQUIE
- 8) LA YOUGOSLAVIE
- III. – L’AFRIQUE
- A. LE MAGHREB
- 1) GÉNÉRALITÉS
- 2) L’ALGÉRIE
- 3) LA LIBYE
- 4) LE MAROC
- 5) LA TUNISIE
- B. AFRIQUE SUBSAHARIENNE
- 1) GÉNÉRALITÉS
- 2) L’AFRIQUE DU SUD
- 3) L’ANGOLA
- 4) LE BURUNDI
- 5) LE CONGO (Brazzaville)
- 6) LE CONGO (Kinshasa)
- 7) LA CÔTE D’IVOIRE
- 8) LE DAHOMEY
- 9) L’ETHIOPIE
- 10) LE GABON
- 11) LE GHANA
- 12) LA HAUTE-VOLTA
- 13) L’ÎLE MAURICE
- 14) LE KENYA
- 15) LE LIBÉRIA
- 16) LE MALAWI
- 17) LE MALI
- 18) LE MOZAMBIQUE
- 19) LE NIGER
- 20) LE NIGERIA
- 21) L’OUGANDA
- 22) LA RHODÉSIE
- 23) LA RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
- 24) LE RWANDA
- 25) LE SÉNÉGAL
- 26) LA SOMALIE
- 27) LE SOUDAN
- 28) LA TANZANIE
- 29) Le Tchad
- 30) LA ZAMBIE
- IV. - LE PROCHE-ORIENT
- 1) CONFLIT DU PROCHE-ORIENT
- A) JÉRUSALEM ET LES TERRITOIRES OCCUPÉS
- 2) L’ARABIE SAOUDITE
- 3) L’IRAK
- 4) L’IRAN
- 5) ISRAÉL
- 6) LA JORDANIE
- 7) LE KOWEïT
- 8) LE LIBAN
- 9) LA RÉPUBLIQUE ARABE UNIE (RAU)
- 10) LA SYRIE
- V. – L’ASIE
- A. L’ASIE OCCIDENTALE
- 1) AFGHANISTAN
- 2) L’INDE
- 3) LE PAKISTAN
- B. L’ASIE DU SUD-EST
- 1) LE CAMBODGE
- 2) L’INDONÉSIE
- 3) LE LAOS
- A) GÉNÉRALITÉS
- B) LE NORD-VIETNAM
- C) LE SUD-VIETNAM
- C. L’EXTRÊME-ORIENT
- 1) LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE
- 2) LE JAPON
- VI. - L’AMÉRIQUE
- A. L’AMÉRIQUE DU NORD
- 1) CANADA
- 2) LES ÉTATS-UNIS
- B. L’AMÉRIQUE LATINE
- 1) LA BOLIVIE
- 2) LE BRÉSIL
- 3) LE CHILI
- 4) LE PÉROU
- 1 M. de Schonen, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 2 M. Curien, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 3 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 4 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à tous postes diplomatiques des zones d’Afrique du Nord et Levant et Londres, Washington, Bonn, Moscou, Pékin, Rome, Oslo
- 5 Compte rendu
- 6 M. Alphand, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
- 7 M. d’Halloy, consul général de France à Jérusalem, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 8 Compte-rendu
- 9 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 10 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 11 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères à M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli.
- 12 Note de la direction des Affaires politiques Afrique-Levant Sous-direction du Levant
- 13 Note Du directeur d’Afrique Pour le Ministre
- 14 Compte rendu
- 15 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington
- 16 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches
- 17 Note De la sous-direction d’Afrique Pour le Ministre
- 18 Compte rendu
- 19 Compte rendu
- 20 Note De la direction des Affaires politiques Asie-Océanie au sujet de l’Afghanistan
- 21 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches
- 22 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 23 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 24 Note De la sous-direction d’Afrique
- 25 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à divers Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 26 M. Manac’h, Ambassadeur De France à Pékin, à M. Schumann, Ministre Des Affaires Étrangères.
- 27 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 28 M. Brouillet, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 29 Compte rendu
- 30 Note de la direction des Affaires économiques et financières
- 31 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 32 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 33 Note De la sous-direction d’Afrique
- 34 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 35 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 36 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 37 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à Différents représentants diplomatiques d la France à l’étranger.
- 38 Note de la direction des Affaires politiques (sous-direction d’Europe centrale)
- 39 Note de la sous-direction des Affaires africaines et malgaches
- 40 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 41 M. de Schonen, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 42 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 43 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes.
- 44 Le président de la République française, Au Président de la République de Côte d’Ivoire.
- 45 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 46 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 47 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 48 Note De la direction générale des Relations culturelles, scientifiques et Techniques Service des Affaires scientifiques
- 49 Note de la sous-direction d’Europe méridionale
- 50 M. Charles-Roux, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 51 M. de Guiringaud, Ambassadeur de France au Japon, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères
- 52 Compte rendu entretien entre le président de la République et l’Ambassadeur de l’URSS
- 53 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 54 M. Toffin, Ministre-délégué, adjoint au chef du gouvernement militaire français à Berlin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 55 Compte rendu
- 56 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 57 M. Gastambide, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 58 M. Argod, Ambassadeur de France à Dakar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 59 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 60 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 61 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 62 M. de Guiringaud, Ambassadeur de France au Japon à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
- 63 M. de Juniac, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 64 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 65 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Tunis, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 66 M. Mazoyer, Ambassadeur de France à Damas , à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 67 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes. à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 68 Note
- 69 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 70 M. Dubois, Chargé d’Affaires de France a.i. à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 71 Note De la direction générale des Affaires politiques Service des pactes et du désarmement
- 72 M. Charles-Roux, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 73 M. Curien, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 74 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako.
- 75 Le Ministre des Affaires étrangères, à Différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 76 M. de Garnier des Garets, Ambassadeur de France à Chypre, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 77 M. Wapler, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 78 Le Ministre d’état chargé de la Défense nationale à M. le Secrétaire d’état aux Affaires étrangères.
- 79 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lefebvre de Laboulaye, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro.
- 80 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 81 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 82 Note De la direction des Affaires politiques, Asie-Océanie
- 83 Compte rendu
- 84 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 85 Note
- 86 Note
- 87 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 88 M. de Courson de la Villeneuve, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 89 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 90 M. de Garnier des Garets, Ambassadeur de France à Chypre, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 91 Compte rendu
- 92 Note pour le Ministre
- 93 Note De la direction d’Afrique-Levant, sous-direction d’Afrique pour le Secrétaire général
- 94 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 95 M. Guillier de Chalvron, Représentant permanent de la France auprès de l’office européen des Nations unies à Genève2, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 96 M. Carton, Ambassadeur de France à Koweit, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 97 Note de la direction des Affaires politiques (sous-direction d’Europe Occidentale)
- 98 Note De la sous-direction d’Afrique
- 99 Note De la sous-direction d’Afrique
- 100 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie, CLV)
- 101 M. Gastambide, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 102 M. Hure, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 103 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 104 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 105 Note
- 106 Note
- 107 Note de la sous-direction d’Europe orientale
- 108 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie)
- 109 Note de la direction des Relations culturelles, scientifiques et techniques
- 110 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes. à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 111 M. Dufour, Ambassadeur de France à Nouakchott, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 112 Note De la direction générale des Affaires politiques Service des pactes et du désarmement
- 113 Compte rendu
- 114 M. Berard, Représentant permanent de la France au Conseil de Sécurité, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 115 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 116 M. Fontaine, Ambassadeur de France à Sofia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 117 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Bellivier, gérant du consulat de France à Salisbury.
- 118 Note de la direction des Affaires politiques, Afrique-Levant
- 119 Note De la sous-direction d’Afrique Pour le Ministre
- 120 Compte rendu
- 121 M. de Guiringaud, Ambassadeur de France à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 122 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 123 M. Thabault, Ambassadeur de France à Kampala, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 124 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 125 Compte rendu d’audience
- 126 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 127 Note
- 128 M. de Chateauvieux, conseiller près l’ambassade de France à Niamey, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 129 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 130 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 131 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 132 M. Toffin, Ministre-délégué, adjoint au chef du gouvernement militaire français à Berlin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 133 Note de la sous-direction d’Europe méridionale
- 134 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 135 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 136 Note de la direction des Affaires économiques et Financières
- 137 Compte rendu
- 138 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 139 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 140 Note
- 141 Note De la direction des Nations unies et organisations internationales
- 142 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
- 143 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 144 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 145 M. Gastambide, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 146 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington
- 147 Note
- 148 Note De la sous-direction d’Afrique
- 149 Note du directeur des Affaires politiques
- 150 Note De la direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques Service des Affaires scientifiques
- 151 Compte rendu de l’entretien entre M. Alphand et l’Ambassadeur de Grèce (24 mars 1970)
- 152 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Servoise, Délégué général de France à Hanoï.
- 153 Note de la sous-direction d’Europe orientale pour le Cabinet du Ministre
- 154 Note De la direction des Affaires politiques. Afrique du Nord, et de la direction des Affaires économiques et financières
- 155 Compte rendu
- 156 M. Legendre, Ambassadeur de France au Pakistan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 157 M. de Garnier des Garets, Ambassadeur de France à Chypre, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 158 M. Ross, Ambassadeur de France à Vientiane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 159 M. Toffin, Ministre délégué, adjoint au chef du gouvernement militaire français de Berlin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 160 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 161 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 162 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 163 Compte rendu
- 164 Compte rendu
- 165 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Servoise, Délégué général de France à Hanoï.
- 166 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 167 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à divers Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 168 Note de la sous-direction d’Afrique
- 169 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 170 Note de la direction d’Afrique – Levant sous-direction d’Afrique
- 171 Note de la direction des Affaires économiques et financières Affaires générales
- 172 Compte rendu
- 173 M. Gastambide, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 174 Note De la direction des Affaires politiques sous direction d’Afrique du Nord
- 175 Le Président de la République centrafricaine, à M. Le Président de la République française.
- 176 M. Argod, Ambassadeur de France à Dakar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 177 Note de la sous-direction d’Afrique
- 178 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 179 Note de la direction des Affaires économiques et financières (service de coopération économique)
- 180 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie, CLV)
- 181 M. Kosciusko-Moriset, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française auprès des Nations unies à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 182 M. Barbey, Ambassadeur de France à Lagos, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 183 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 184 M. Nouvel, Ambassadeur de France au Malawi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 185 Note
- 186 Note de la direction des Affaires économiques pour le Ministre
- 187 M. Schumman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes.
- 188 M. de Courson de la Villeneuve, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 189 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington
- 190 M. Wapler, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 191 M. Wapler, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 192 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
- 193 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 194 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 195 Compte rendu
- 196 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 197 Note
- 198 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pekin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 199 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
- 200 Note de la sous-direction d’Europe orientale
- 201 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 202 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 203 M. Gorce, Ambassadeur de France à Djakarta, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 204 Note
- 205 M. Gastambide, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 206 M. Vyau de Lagarde, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 207 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Afrique du Nord
- 208 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Afrique du Nord
- 209 Note de la direction des Affaires économiques et financières
- 210 Compte rendu
- 211 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 212 M. Pofilet, Ambassadeur de France au Soudan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 213 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 214 Note de la sous-direction d’Europe orientale
- 215 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 216 M. Nègre, Ambassadeur de France en Afghanistan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 217 Note De la direction générale des Affaires politiques Service des pactes et du désarmement
- 218 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe occidentale
- 219 M. Pompidou, Président de la République Française, à M. Brandt, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne.
- 220 Note
- 221 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 222 M. Delauney, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 223 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes.
- 224 M. Delamare, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 225 M. Yver de la Bruchollerie, Ambassadeur de France à Bujumbura, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 226 M. Doudinot de la Boissière, Ambassadeur de France à Kigali, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 227 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 228 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 229 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 230 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Tricornot de Rose, représentant permanent de la France au Conseil de l’Atlantique Nord.
- 231 Note de la sous-direction d’Afrique
- 232 Note De la direction des Affaires économiques et financières
- 233 Note
- 234 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 235 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 236 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 237 M. Jordan, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 238 M. Delamare, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 239 M. Delamare, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 240 Compte rendu de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie
- 241 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
- 242 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 243 M. Charles-Roux, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 244 M. Dubois, Chargé d’Affaires de France a.i. à Abidjan à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 245 Note De la sous-direction d’Afrique
- 246 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 247 M. Merillon, Ambassadeur de France à Amman, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 248 M. Brunet, Directeur des Affaires économiques et financières au Ministère des Affaires étrangères, à M. Lefebvre de Laboulaye, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro
- 249 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington
- 250 Note de la direction des Affaires économiques et financières sous-direction des Affaires générales
- 251 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes. à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 252 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères
- 253 Note
- 254 Note de la sous-direction d’Europe orientale
- 255 M. Nixon, Président des États-Unis, à M. Pompidou, Président de la République française.
- 256 M. Barbey, Ambassadeur de France à Lagos, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 257 Compte rendu
- 258 M. François-Poncet, Chargé d’Affaires de France a.i. à Téhéran, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 259 M. Gorce, Ambassadeur de France à Djakarta, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 260 M. Sivan, Ambassadeur de France au Luxembourg, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 261 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie, CLV
- 262 M. Hutte, Ambassadeur de France à Lusaka, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 263 Compte rendu
- 264 M. Couturier, Chargé d’Affaires de France à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 265 M. Basdevant, Ambassadeur Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 266 M. Vyau de Lagarde, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 267 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe centrale
- 268 Note
- 269 M. Le Président de la République française, à M. Le général Bokassa, Président de la République centrafricaine.
- 270 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 271 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 272 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 273 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 274 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe centrale
- 275 Compte rendu
- 276 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 277 Note De la direction générale des Affaires économiques et financières sous-direction des Affaires générales
- 278 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 279 M. de Saint Legier de la Sausaye, Ambassadeur de France à Santiago, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 280 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Dufournier, Ambassadeur de France à Beyrouth.
- 281 M. Delamare, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 282 M. Doudinot de la Boissière, Ambassadeur de France à Kigali, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 283 Note De la sous-direction d’Afrique.
- 284 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie, CLV
- 285 Compte rendu
- 286 Note De la direction des Affaires politiques, Asie-Océanie
- 287 Note
- 288 M. Dorget, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 289 Note de la direction des Affaires économiques et financières
- 290 M. Dorget, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 291 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 292 Note Pour la direction des conventions administratives et des Affaires consulaires
- 293 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches
- 294 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe méridionale
- 295 Compte rendu
- 296 Compte rendu
- 297 M. Guiringaud, Ambassadeur de France à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 298 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe Méridionale
- 299 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 300 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington
- 301 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction d’Afrique
- 302 Note de la direction d’Afrique-Levant, Sous-direction Afrique
- 303 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 304 M. Dorget, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 305 Note de la direction des Affaires économiques et financières service des accords bilatéraux
- 306 Compte rendu
- 307 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 308 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches
- 309 Note
- 310 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 311 Note de la sous-direction Algérie
- 312 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction du Levant
- 313 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou.
- 314 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 315 M. Alphand, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 316 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction d’Afrique
- 317 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction d’Afrique pour le Cabinet du Ministre
- 318 à M. Schumann Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
- 319 Note de la sous-direction d’Afrique
- 320 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches
- 321 Compte rendu
- 322 M. Dorget, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 323 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
- 324 M. Rostain, Ambassadeur de France à Niamey, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 325 Note De la direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques au Premier Ministre
- 326 Note de la direction générale des Affaires Culturelles, Scientifiques et Techniques
- 327 Note de la direction d’Afrique levant Sous-direction d’Afrique
- 328 M. Rostain, Ambassadeur de France à Niamey, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 329 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 330 Note pour le Ministre
- 331 Compte rendu des entretiens franco-roumains
- 332 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie, CLV)
- 333 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 334 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
- 335 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 336 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française en Algérie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 337 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 338 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 339 M. Hutte, Ambassadeur de France en Zambie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 340 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Tchad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 341 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
- 342 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 343 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 344 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 345 M. Doudinot de la Boissière, Ambassadeur de France à Kigali, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 346 Note
- 347 Compte rendu
- 348 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 349 Note De la direction des Affaires économiques et financières.
- 350 Note De la direction générale des Affaires Culturelles, Scientifiques et Techniques
- 351 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 352 M. Thabault, Ambassadeur de France à Kampala, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 353 Note Du Cabinet du Ministre, au Ministre
- 354 M. Hutte, Ambassadeur de France en Zambie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 355 M. Desparmet, Ambassadeur de France à Mogadiscio, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 356 Note
- 357 Le Président de la République Gabonaise, Au Président de la République française.
- 358 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 359 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
- 360 Note De la direction générale des Affaires Culturelles, Scientifiques et Techniques Note pour le Ministre
- 361 Compte rendu
- INDEX DES NOMS DE PERSONNES
- Cahier d’illustrations
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES FRANÇAIS
1970
TOME I
(1er JANVIER – 30 JUIN)
1
M. DE SCHONEN, AMBASSADEUR, HAUT REPRÉSENTANT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE À BANGUI,
À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
T. nos 1 à 4. |
Bangui, 1er janvier 1970. |
|
(Reçu : le 2, 10 h. 16). |
Relations avec la France
Dans le discours qu’il a prononcé ce matin au défilé miliaire commémorant l’anniversaire du coup d’État de la Saint-Sylvestre1, le général Bokassa a annoncé publiquement qu’à l’exception de M. de Marcilly, « responsable des récents incidents »: tous les arrêtés d’expulsion concernant les techniciens français employés par les trois sociétés minières étaient rapportés2. La veille, j’avais d’ailleurs reçu une copie de cette décision prise il y a près de trois semaines (mon télégramme no1506).
Puis il s’est déclaré prêt à entrer en conversation avec ces sociétés, étant entendu cependant que leur dissolution est un fait acquis. Enfin, évoquant l’émotion provoquée en France par les incidents en question, il a prêché l’apaisement en assurant tous les étrangers et particulièrement tous les Français de sa sollicitude et de sa vigilance pour leur garantir la sécurité nécessaire à leurs activités professionnelles.
Ceci est conforme aux conclusions que j’avais retirées des conversations que les nombreuses réceptions officielles organisées en cette fin d’année, m’avaient permis d’avoir avec le chef de l’État. Profitant notamment de l’admiration qu’il avait éprouvée pour la qualité des relations existant entre Français et Gabonais, ainsi que pour la prospérité du Gabon (ma dépêche no 559/DAM du 27 décembre), je lui avais clairement indiqué que la Centrafrique se trouvait actuellement soumise à un choix irréversible, soit qu’elle opte pour le socialisme léniniste ou scientifique à l’instar de la Guinée, du Mali et du Congo-Brazzaville, soit qu’elle se prononce pour un humanisme libéral tel qu’il est pratiqué à Dakar, à Abidjan et à Libreville. Cette seconde voie, avais-je ajouté, exige le rétablissement d’une confiance fortement ébranlée par l’expulsion des sociétés de diamants et je lui avais suggéré de profiter de son discours du 1er janvier, pour adresser à l’intention de la colonie française, les paroles qu’exigeait cette situation. Il m’avait donné son accord en me remerciant de mes conseils.
Pour confirmer ces bonnes dispositions, le Président m’a d’ailleurs remis, ce matin, devant le front des troupes, les insignes de grand officier de l’ordre national du mérite centrafricain. Il a en outre donné la cravate de cet ordre à Mgr Cucherousset3, tandis que diverses décorations étaient également accordées à une quarantaine de militaires français servant dans l’armée centrafricaine au titre de l’assistance technique.
(DAM, Direction des Affaires africaines et malgaches
République centrafricaine, 1970-1972)
1 Allusion au coup d’État perpétré par le colonel Jean-Bedel Bokassa, chef d’État-major de l’armée de la République centrafricaine (RCA), et ses officiers, notamment Alexandre Banza, contre le gouvernement du président David Dacko, dans la nuit de la Saint-Sylvestre (1965-1966). Voir D.D.F. 1966-I, no 1.
2 La décision prise par le gouvernement centrafricain d’expulser trente-huit Français (y compris les familles) fait suite au conflit qui l’oppose aux trois sociétés productrices de diamants qui emploient ces Français : la société africaine des mines (SAM), la société des mines du N’Zako et la compagnie centrafricaine des mines (Centramines). La mesure atteint en outre M. de Marcilly, président de la Centramines, arrivé depuis peu en République centrafricaine. Sur ce sujet, se reporter à la note établie pour le Ministre, datée du 15 novembre 1969, résumant la question de l’expulsion de ces ressortissants français par le gouvernement centrafricain, voir également la lettre du président Bokassa du 22 novembre 1969 adressée au président Pompidou ainsi que le télégramme de Bangui nos 1449 à 1454 du 2 décembre. Ces documents ne sont pas reproduits. Sur ce sujet, se reporter à D.D.F. 1966-II, no 8, D.D.F. 1969-II, no 314, ainsi qu’au télégramme de Bangui nos 26 à 31 du 5 janvier 1970, intitulé Mines de diamant.
3 Mgr Cucherousset, né le 10 octobre 1907 à Laviron (France), ordonné prêtre le 29 septembre 1938, nommé vicaire apostolique à Bangui (République Centrafricaine le 9 avril 1948, puis archevêque de Bangui le 14 septembre 1955, nommé administrateur apostolique de Bambari (République Centrafricaine), le 2 janvier 1970, décède à Bangui le 16 septembre 1970.
2
M. CURIEN, AMBASSADEUR, HAUT REPRÉSENTANT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE À BRAZZAVILLE,
À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
T. nos 01 à 05. |
Brazzaville, 2 janvier 1970. |
Secret. |
(Reçu : 11 h. 44). |
Politique du Congo, Message du commandant N’Gouabi
Comme il est fréquent ici, après l’annonce des décisions spectaculaires et un peu tapageuses sur les institutions de la République populaire du Congo le 31 décembre au matin1, le commandant N’Gouabi2 a prononcé dans la soirée un message à la nation3 qui, tout au long de ces cinquante minutes, a été tout à fait posé et, dans l’ensemble, plutôt raisonnable et réaliste.
En politique intérieure, il a fait la critique des années passées, y compris celle de son gouvernement, et flétri le mauvais fonctionnement de certaines créations socialistes comme les entreprises d’État. Il a recommandé de distinguer la théorie et la pratique, laissant entendre que toutes les mesures inspirées par l’idéologie n’étaient pas possibles au Congo où les positions capitalistes étaient encore si fores dans l’économie. Mise à part l’évocation de l’affaire de l’ATC4, il n’a pas parlé de nationalisations.
En politique extérieure, il a fait leur place aux relations traditionnelles à côté des amitiés nouvelles5. Le Congo entendait « consolider, dans la mesure où le postule l’intérêt supérieur du pays, ses relations avec ses anciens partenaires et notamment l’ancienne puissance coloniale, dans un esprit d’égalité, de fraternité et de respect des souverainetés nationales ». Il tenait aussi à préserver son indépendance vis-à-vis des nouveaux amis : la politique du Congo, se ferait au Congo et pas ailleurs, le pays n’admettait aucune obédience et demandait aux pays industrialisés (il semble que l’URSS soit visée ici) de ne pas mettre à leur aide de conditions psychologiquement inadmissibles. Aucun propos violent à l’égard de Kinshasa, mais un appel aux principes de bon voisinage.
Il serait imprudent de tirer de cet exposé relativement modéré la conclusion que la politique congolaise ne changera guère en dépit des réformes institutionnelles annoncées. Il faudra quelque temps sans doute pour juger des effets réels des récentes décisions. Ce qui est certain cependant c’est que le commandant N’Gouabi a maintenant autour de lui une équipe renforcée de personnages connus jusqu’à présent pour être doctrinaires ou extrémistes.
(Direction des Affaires africaines et malgaches,
Congo-Brazzaville, 1970-1972, évolution politique, no 42)
1 Le Congo-Brazzaville est proclamé République populaire du Congo le 31 décembre 1969, soit un an après que le commandant N’Gouabi a été élevé au rang de chef de l’État congolais (le 31 décembre 1968). Le drapeau rouge, frappé d’une houe et d’un marteau, devient l’emblème national. Un nouveau parti, « le parti congolais du Travail », à la tête duquel est maintenu le commandant N’Gouabi, remplace le MNR (Mouvement national de la Révolution). Au bureau de son comité central figurent plusieurs personnalités réputées pour leur extrémisme, notamment M. N’Dalla-Graille, ancien ambassadeur de la République du Congo à Pékin, qui détient le posteclé de premier secrétaire. Le gouvernement s’appelle désormais « Conseil d’État » et est remanié ; le commandant N’Gouabi en assure la présidence cumulativement avec ses fonctions de chef de l’État. Le commandant Raoul, anciennement Premier ministre, devient vice-Président du Conseil d’État et est connu pour ses sympathies pour la République populaire de Chine. Se reporter à la dépêche de Brazzaville no 15/DAM du 14 janvier 1970, intitulée : « le Congo-Brazzaville, République populaire », non publiée, qui décrit l’évolution politique du Congo, ainsi qu’au télégramme de Pékin, nos 94 à 104, du 14 janvier : « la Chine et la République populaire du Congo, soulignant l’esprit de mimétisme à l’égard des institutions de la République populaire de Chine ».
2 Le commandant N’Gouabi, né en 1938, dans une région déshéritée du Nord, admis à l’école d’enfants de troupes à Brazzaville, en sort sous-officier dans l’armée française, est admis à l’École militaire préparatoire de Strasbourg, puis fait un stage à Coëtquidan. Il rentre au Congo en 1962 avec le grade de sous-lieutenant. Après la chute de l’abbé Youlou (1963), il devient en 1966 membre du comité central du Mouvement national de la Révolution (MNR), critique le président Massemba-Debat, et ayant refusé une affectation hors de Brazzaville, il est cassé. Réhabilité, il retrouve son grade mais perd son commandement des para-commandos ; il noue des relations avec les marxistes, arrêté en 1968, le président Massemba-Deba destitué, est remplacé par un directoire militaire, présidé par le commandant N’Gouabi qui devient chef de l’État le 1er janvier 1969 puis prend le titre de Président de la République le 1er janvier 1970. Sur la personnalité du commandant N’Gouabi, se référer à la note de l’ambassade de France à Brazzaville du 13 mars 1970, non publiée.
3 Les principaux passages du message de nouvel an du commandant N’Gouabi, chef de l’État, au peuple congolais, sont repris dans la synthèse de l’ambassade de France à Brazzaville no 1/70 retraçant les grands moments de la vie politique congolaise du 26 décembre 1969 au 8 janvier 1970.
4 Le 23 juin 1959, l’acte 59/61-298, signé par les gouvernements du Congo, du Gabon, du Tchad et de Centrafrique porte création de l’Agence transéquatoriale de communications ou ATEC. Le Congo devait assurer 90 % du budget de cet organisme. Il a procédé à la nationalisation de la partie congolaise du réseau de l’ATEC le 24 octobre 1969. L’ATC ou Agence transcongolaise de communications est créée par le décret 70/38 du 11 février 1970. Le gouvernement congolais garantit la liberté de circulation et de transit aux États voisins par des accords bilatéraux signés dans ce sens.
5 Les relations du Congo avec les pays du monde socialiste tendent à se diversifier. Fin décembre, une importante délégation de la République démocratique allemande s’est rendue, sur l’invitation du commandant N’Gouabi, à Brazzaville. Les deux pays ont l’intention de nouer des relations diplomatiques ; une mission économique roumaine vient à Brazzaville dans le cadre de l’accord commercial conclu à Bucarest en novembre 1969 par le commandant Raoul. Une délégation du comité central du Front national de libération et du gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam reçoit un accueil chaleureux, dans ce cas également, il serait procédé dans un proche avenir à l’établissement de relations diplomatiques.
3
M. LUCET, AMBASSADEUR DE FRANCE À WASHINGTON,
À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
T. nos 6 à 17. |
Washington, 2 janvier 1970. |
|
(Reçu : 22 h. 00). |
Politique extérieure des États-Unis
Je crois utile en ce début d’année de faire le point sur la manière dont se présentent actuellement en ce qui concerne l’administration mais aussi l’opinion publique un certain nombre de problèmes concernant la politique extérieure des États-Unis.
1) Vietnam.
Avec un peu de recul, il apparaît maintenant que tout au cours de l’été, l’opinion avait mal suivi la politique vietnamienne du président Nixon dans la mesure où il se contentait, comme il l’avait fait jusqu’alors, de déclarations par trop générales.
Le discours qu’a prononcé le président des États-Unis le 3 novembre 1969 a marqué un tournant. Il a affirmé alors que son désir était de poursuivre le retrait des troupes américaines pourvu que l’adversaire ne cherche pas à reprendre l’offensive et d’accélérer en même temps la vietnamisation de la guerre, c’est-à-dire de faire porter progressivement la responsabilité militaire des opérations sur les forces vietnamiennes conseillées et soutenues pour un temps indéterminé par des unités américaines en nombre décroissant.
Les sondages d’opinion ont montré que le pays approuvait cette politique dans une proportion de 70 %. Les manifestations dites du moratoire du 15novembre1 ont été un succès sur le plan populaire mais un échec sur le plan politique. Les démonstrations de ce genre prévues pour la suite de mois en mois n’ont pas été reprises. D’autre part un récent sondage Gallup indique que même parmi les étudiants 50 % environ d’entre eux approuvent cette orientation, plus de 60 % dans le Middle West et dans l’Ouest, 40 % sur la côte Est.
À chaque occasion, le Président et le secrétaire d’État affirment que les pertes américaines diminuent, les infiltrations aussi et que l’armée sud-vietnamienne assume peu à peu une plus grande responsabilité. D’autre part, l’on n’a pas rompu les négociations de Paris mais le Président et le secrétaire d’État n’attendent rien pour l’instant de leur poursuite.
Enfin, l’on reste fidèle, comme le vice-président Agnew vient encore de le dire à Saigon à l’équipe Thieu-Ky2 et l’on n’envisage à cet égard aucune solution de remplacement.
Il est à noter enfin que même au Sénat l’opposition à la guerre se fait plus discrète. Le sénateur Fulbright n’a pas repris de nouvelles auditions de témoins et le jour de l’ajournement du congrès le sénateur Mansfield, chef de la majorité démocrate, a publiquement félicité le Président de sa politique vietnamienne. La guerre continuera mais l’effet en sera vraisemblablement moins sensible sur le peuple américain et chacun paraît penser pour l’instant, sauf dans certains milieux radicaux, que l’on ne peut espérer faire plus ni faire mieux.
2) Moyen-Orient.
Comme je l’ai indiqué depuis le dépôt des plans américains du 28 octobre pour l’Égypte et du 18 décembre pour la Jordanie3, le gouvernement américain estime être parvenu à une position d’équilibre à laquelle il entend se tenir. Les violentes protestations d’Israël ne changent pour le moment rien à l’affaire. Pas davantage ne le font le refus des Arabes ni l’attitude jugée ici négative des Russes. L’on voudrait que les parties commencent à discuter entre elles et les plans américains sans modifications notables paraissent être le seul point de départ possible.
Sur ce point l’opinion américaine telle qu’elle s’exprime sur la côte Est n’est pas favorable à une politique jugée trop dure à l’égard d’Israël. M. Meany, président de l’AFL-CIO au nom des syndicats confirmant une tendance ancienne vient de rejoindre le camp de ceux qui estiment qu’il faut soutenir Israël à tout prix et que les plans américains vont trop loin.
De plus une autre tendance dans le même sens apparaît dans la presse. Elle a été exprimée d’abord par M. Joseph Kraft puis, il y a 48 heures par M. Crosby Noyes dans le Washington Star. Un arrangement politique inspiré par les grandes puissances n’est pas possible. Les États du Moyen-Orient sont souverains et n’ont à recevoir de conseils de personne. L’envoi de forces des Nations unies de part et d’autres des nouvelles frontières est une conception périmée et dépassée. Il faut dans ces conditions laisser faire les choses, ce qui revient en fait à laisser à Israël pour un temps indéterminé la souveraineté sur les territoires qu’il occupe. La propagande israélienne encourage bien évidemment cette tendance.
Il n’est pas sûr que le reste du pays, car la côte Est apparaît à cet égard comme à bien d’autres un bastion isolé, se préoccupe à ce point des intérêts d’Israël. Le gouvernement des États-Unis, en tout cas entend rester fidèle à la politique qu’il a indiquée sans se laisser impressionner par les critiques actuelles mais sans changer non plus quoi que ce soit à ce qui a été avancé. Pas plus qu’au Vietnam l’on n’est prêt maintenant à faire de nouvelles concessions ni à un camp ni à l’autre.
3) Europe.
Il est assez notoire que dans l’exposé qu’il a fait sans vouloir être cité aux journalistes un peu avant Noël, M. Henry Kissinger n’a même pas fait allusion aux problèmes de l’Europe occidentale ni aux relations Est-Ouest. On estime en effet que l’organisation du Marché commun avec ses prolongements éventuels est de la seule compétence des Européens. Les Américains sont des spectateurs intéressés mais n’ont pas à se mettre en avant en l’occurrence.
Quant aux rapports avec l’Est l’on pense que le nouveau chancelier allemand4 a remis les choses en mouvement mais qu’il s’est heurté bien vite à la difficulté de toujours, c’est-à-dire à l’exigence de la DDR de se voir reconnaître comme État souverain. L’on ne craint point trop ici que M. Brandt se laisse aller à de nouvelles concessions, mais l’on pense plutôt que les conversations ouvertes entre Bonn d’une part, Moscou, Varsovie et Pankow de l’autre, vont se prolonger sans progrès bien notables et probablement s’enliser. On suit l’affaire avec intérêt mais sans passion.
4) Relations avec l’URSS.
Dans ce domaine, les choses sont complexes. L’on se félicite de la bonne atmosphère qui a entouré l’ouverture des conversations d’Helsinki tout en sachant fort bien que l’on en est resté à des discussions très préliminaires. On espère mettre rapidement en vigueur l’application du traité de non-prolifération mais sur tous les autres domaines les choses demeurent en état. Le projet de conférence de sécurité européenne n’a pas les faveurs de Washington et l’on ne constate ni au Moyen-Orient ni en Asie un désir des Russes d’en venir à la coopération ni même d’atténuer la tension. Les jours paraissent encore bien éloignés avant que ne soit possible une réunion au sommet russo-américaine que le président Nixon n’envisage pas de toute façon avant l’année 1972, un peu avant l’expiration de son mandat actuel.
En bref, la politique des États-Unis demeure dans de nombreux domaines faite de prudence et d’expectative. Cela est vrai en ce qui concerne l’Europe, les relations avec l’Est et aussi avec la Chine. Par contre, lorsque la doctrine américaine a été établie, après une période de tâtonnements et de recherches, et cela s’applique au Vietnam comme au Moyen-Orient, il deviendra de plus en plus difficile de faire bouger les Américains de positions qu’ils estiment fondamentalement justes et qu’ils ne voudraient pas voir remises en question.
(Collection des télégrammes, Washington, 1970)
1 Le « moratoire pour finir la guerre du Vietnam » dont il est question faisait suite à un appel lancé par un « Comité pour un moratoire au Vietnam », le 20 avril 1969, en faveur d’une grève générale si la guerre n’était pas terminée en octobre. Il rencontra d’abord un grand succès, et fut l’occasion le 15 octobre 1969 de manifestations réunissant plusieurs centaines de milliers de personnes à travers le pays ; cette démonstration fut suivie, le 15 novembre, d’une marche sur Washington qui attira plus de 500 000 manifestants dont de nombreux étudiants, autour de la Maison Blanche. En dépit de quelques échauffourées avec la police, elle se déroula sans incidents majeurs. Il était prévu que d’autres manifestations suivraient chaque mois tant que durerait le conflit au Vietnam, mais comme l’indique M. Lucet, dans son télégramme, le mouvement s’essouffla.
2 Cette équipe est formée du général Nguyen Van Thieu, chef de l’État sud-vietnamien depuis le 19 juin 1965, président de la République depuis le 31 octobre 1967 et du général Nguyen Cao Ky, Premier ministre sud vietnamien du 1er juin 1965 au 31 octobre 1967 et depuis lors vice-président de la République.
3 Se reporter à ce propos au télégramme de New-York, diffusion strictement réservée, nos 3963 à 3073 du 18 décembre 1969, non reproduit.
4 Willy Brandt, bourgmestre de Berlin-Ouest de 1957 à 1966, ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier de la RFA, en 1966, et chancelier fédéral depuis 1969.
4
M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À TOUS POSTES DIPLOMATIQUES DES ZONES D’AFRIQUE DU NORD ET LEVANT ET LONDRES, WASHINGTON, BONN, MOSCOU, PÉKIN, ROME, OSLO
T. C. no 2 |
Paris, 2 janvier 1970, 13 h. 15. |
Immédiat. Très secret. |
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Je vous adresse ci-après le compte rendu de l’entretien que le Ministre1 a eu, en présence du Secrétaire général2, avec l’ambassadeur d’Israël3 le 1er janvier à 16 h 30.
Début de citation :
M. Schumann : Vous connaissez les raisons pour lesquelles je vous ai convoqué aujourd’hui. J’ai à vous communiquer officiellement les décisions prises hier par le Conseil des ministres.
J’avais attiré, le 28 décembre4, l’attention de votre chargé d’Affaires, au sujet des cinq vedettes qui avaient quitté Cherbourg dans la nuit de Noël, sur la lettre de l’amiral Limon, en date du 8 décembre5 et le communiqué de l’ambassade d’Israël en date du 276. Ces deux documents incitaient le gouvernement à ne pas croire que les cinq vedettes puissent rallier un port israélien, mais j’avais insisté sur le fait qu’au cas où elles le feraient, les conséquences en seraient sérieuses. Or, nous avons appris hier que les vedettes avaient été accueillies à Haïffa7.
Le Conseil des ministres a donc tiré les conséquences de cet événement, d’abord sur le plan intérieur, qui nous regarde exclusivement, puis sur le plan extérieur, dont j’ai à vous entretenir.
La France demande le rappel des « diplomates » israéliens qui se sont portés forts de la validité des contrats de cession. Le pluriel a été utilisé, mais en fait, il s’agit actuellement de l’amiral Limon, dont le nom se trouve inscrit sur la liste diplomatique de l’ambassade israélienne. Je ne mentionne pas actuellement d’autres membres de votre mission car nous ne possédons pas, en ce qui les concerne, de pièce à conviction. Toutefois, je suis chargé de vous dire, en accord avec M. Debré8, que les collaborateurs de M. Limon n’auront plus à l’avenir de rapports avec les services du ministère de la Défense.
D’autre part, je vous avais déclaré, au cours de notre dernière entrevue, que le gouvernement était prêt à examiner avec vous les modalités d’un retour à « l’embargo9 sélectif ». Il va de soi que les conversations projetées sont ajournées sine die.
Les efforts que j’avais entrepris pour tenter d’améliorer les relations franco-israéliennes sont aujourd’hui ruinés. J’enregistre avec regret une situation dont la France n’est aucunement responsable.
M. Eytan : Je vous remercie de cette communication dont je prends note. Nous nous plierons à la demande du gouvernement français, mais j’ai instruction de vous dire que cette demande n’est pas à notre avis justifiée.
M. Schumann : Je me vois forcé de vous rappeler encore une fois la lettre du 8 décembre signée par l’amiral Limon et dont j’ai donné lecture à votre chargé d’Affaires dimanche dernier. Je pourrais également vous rappeler les contrats signés avec la société Starboat10.
Fin de citation.
À la suite de cet échange de vues, il a été décidé, conformément à l’intention du gouvernement français, de ne pas faire de déclaration publique supplémentaire à ce sujet.
(Afrique-Levant, Levant 1966-1970, Israël, relations militaires avec la France. IS 6-4-4)
1 M. Maurice Schumann est ministre des Affaires étrangères depuis le 22 juin 1969.
2 M. Hervé Alphand, ambassadeur de France, est Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères depuis le 7 octobre 1965.
3 M. Walter Eytan est ambassadeur d’Israël à Paris depuis le 11 février 1960.
4 Le 28 décembre 1969, M. Jean-Daniel Jurgensen, ministre plénipotentiaire, directeur adjoint des Affaires politiques depuis août 1969, convoque le chargé d’Affaires de l’ambassade d’Israël, M. Eytan Ron et le met en garde au sujet de conséquences sérieuses si les vedettes ralliaient un port israélien. Voir le télégramme circulaire de Paris no 511 du 28 décembre 1969 non publié.
5 L’amiral Mordechai Limon est chef de la mission israélienne d’achat en France ; sa lettre du 8 décembre 1969 à la société des Chantiers et Ateliers maritimes de Transport confirme que le gouvernement israélien est d’accord pour qu’une négociation soit conclue avec la société Starboat, compte-tenu du fait qu’Israël serait indemnisé immédiatement. (Ce qui revient à dire que le gouvernement israélien renoncerait à la propriété des navires en cas de conclusion du contrat).
6 Le communiqué de l’ambassade d’Israël en date du 27 décembre incite le gouvernement français à ne pas croire que les cinq vedettes en question puissent rallier un port israélien.
7 Les vedettes arrivent à Haïfa le 31 décembre 1969, voir les télégrammes de Tel-Aviv no 1226 du 31 décembre 1969 et les nos 1 à 4 du 1er janvier 1970 non publiés.
8 M. Michel Debré est ministre d’État chargé de la Défense nationale depuis le 22juin 1969.
9 L’embargo sur les armes à destination d’Israël, décidé dans les premiers jours de juin 1967, est renforcé le 31 décembre 1968, voir D. D. F. 1967-I no 295 ; 1969-I nos 20et 58.
10 La société Starboat constituée le 5novembre 1969a pour objet le financement, les investissements et toutes opérations financières et se prétend de droit norvégien ; le président, le trésorier et le secrétaire sont de nationalité panaméenne. Elle rachète les vedettes à Israël après que le gouvernement français a donné son accord le 18novembre 1969. Voir télégramme de Paris au Caire nos 728 à 730 du 28 décembre 1969et le télégramme de Panama no 166 à 168 du 29 décembre 1969, non publiés.
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d’un entretien entre le Ministre et l’ambassadeur du Portugal
C. R. |
Paris 3 janvier 1970. |
L’ambassadeur du Portugal1 a été reçu sur sa demande, le 3 janvier, par le Ministre.
Après avoir déclaré que son pays était très sensible à l’action menée par la France pour faciliter le retour au calme sur la frontière du Sénégal et de la Guinée portugaise, M. Mathias a fait part au Ministre des graves préoccupations que causent à son pays la multiplication des incidents dans cette région.
Le Sénégal, a-t-il dit, tolère la constitution sur son territoire de bases militaires rebelles, de camps d’entraînement, de dépôts d’armes et de munitions envoyées par des pays communistes. Les rebelles profitent de cette hospitalité pour canonner par-dessus la frontière des villages guinéens et effectuer des coups de main rapides en Guinée.
Bien entendu, les troupes portugaises ont pourchassé les rebelles et il est arrivé que « dans le feu de l’action, des coups de canon et de fusil soient tirés en direction du Sénégal ». Ce pays a aussitôt saisi le Conseil de sécurité, dont les décisions ont provoqué la légitime indignation du gouvernement de Lisbonne, de la population et de l’armée portugaises, car l’Organisation des Nations unies, que M. Mathias a qualifiée de « foire internationale », a condamné non pas ceux qui ont franchi clandestinement la frontière pour incendier, piller et tuer, mais ceux qui ont été attaqués et ont cherché à se défendre2.
S’interrogeant alors sur la politique de M. Senghor3, l’ambassadeur a déclaré que celui-ci4 ne voulait pas laisser M. Sékou Touré5 « aller de l’avant », ni agir seul dans le sens d’une prétendue « évolution historique ». M. Senghor devrait cependant se rendre compte qu’en fait d’« évolution historique », il s’agit de menées de la Russie, de la Chine, de Cuba et d’autres pays communistes pour prendre pied en Guinée portugaise et, de là, dans les îles du Cap Vert qui constituent pour les sous-marins et les avions une base « d’une valeur stratégique colossale ». Que veut donc M. Senghor ? Une Guinée communiste sous influence russe ou chinoise ? Il serait temps que Dakar prît enfin ses responsabilités.
En ce qui le concerne, le Portugal a le plus vif désir de rétablir de bonnes relations avec le Sénégal. Une preuve irrécusable en est apportée par la façon dont Lisbonne a réagi à certaines suggestions sénégalaises. M. Mathias a alors précisé qu’au cours de son récent séjour à Paris6, M. Senghor lui avait dépêché son conseiller militaire, le colonel français Fricaud-Chagnaud7; celui-ci lui avait déclaré que le président Senghor ne voulait pas se laisser entraîner dans un conflit par les rebelles, qu’il souhaitait la paix, mais qu’il n’avait que 5 000 hommes pour contrôler les frontières et qu’il fallait donc lui laisser un répit ; en attendant M. Senghor le priait d’intervenir auprès de Lisbonne, afin que l’armée portugaise s’abstînt désormais de riposter aux tirs qui proviendraient du Sénégal. M. Mathias a transmis cette suggestion à son gouvernement en l’appuyant de son autorité : depuis lors, les Portugais se sont abstenus de riposter. Sans doute y a-t-il eu de nouvelles canonnades peu après le 25 décembre, mais, à la suite des encouragements, au sang-froid et à la patience que M. Lebel8 aurait donnés à M. Mathias ainsi que des assurances réitérées par le colonel Fricaud-Chagnaud et l’ambassadeur du Sénégal à Paris9 – qui a fait état de difficultés intérieures – les ordres ont été maintenus, l’armée portugaise n’a pas répondu aux derniers tirs provenant du Sénégal et qui, selon les renseignements de l’ambassadeur, confirmés par le Ministre, remontent au 29 décembre.
Cependant, a conclu M. Mathias, la situation reste précaire et le gouvernement de Lisbonne « prie avec insistance » le gouvernement français de bien vouloir l’aider à rétablir des rapports pacifiques avec le Sénégal.
Le Ministre a répondu qu’il connaissait bien M. Senghor et qu’il se portait garant tant de sa lucidité – tout spécialement quand il s’agit des rapports du Sénégal avec la Guinée de M. Sékou Touré – que de sa bonne foi, qualité dont il a témoigné lorsqu’il a demandé à la France de transporter des troupes sénégalaises en Casamance afin de neutraliser les éléments subversifs10. M. Schumann a observé au passage que contrairement à certains bruits nous n’avions pas fourni de troupes.
Certes, a poursuivi le Ministre, M. Senghor se sent obligé de tenir tête à M. Sékou Touré, sa position est fragile, ses forces militaires très faibles, mais sa bonne foi ne peut être mise en cause.
Le Ministre a ensuite souligné les inquiétudes ressenties à Dakar et ajouté que cela le mettait plus à l’aise pour demander aux Portugais d’éviter tout incident. La puissance de l’armée portugaise en Guinée11 est telle que Lisbonne peut imposer une stricte discipline à ses troupes. Pour sa part, M. Senghor a déjà fait, avec les faibles forces dont il dispose, un « beau travail » pour neutraliser les rebelles.
Après avoir remercié le Ministre de la compréhension manifestée par le gouvernement français, répété que son pays ne souhaitait que le retour au calme, le démantèlement des bases de la rébellion au Sénégal et souligné qu’il serait de plus en plus difficile de maintenir les troupes portugaises l’arme au pied si les incidents reprenaient, M. Mathias a fait l’éloge de M. Houphouët-Boigny12, qui avait eu le courage de ne plus voter contre le Portugal aux Nations unies, car il s’était rendu compte que le problème essentiel de l’Afrique était le Biafra. M. Mathias s’est également félicité de l’attitude raisonnable de M. Banda13 au Malawi et M. Bongo14 au Gabon et a conclu l’entretien en déclarant qu’il comptait sur l’aide de la France pour rétablir la paix entre le Portugal et le Sénégal.
(Europe, Portugal, 1944-1970, no 118)
1 Marcello Mathias, ambassadeur du Portugal à Paris depuis 1947.
2 Par sa résolution 273 du 9 décembre 1969, le Conseil de sécurité des Nations unies : « Inquiet de la situation grave créée par les tirs d’obus sur le village de Samine, dans la région sud du Sénégal, à partir de la Base de Bégène (…) 1. Condamne sévèrement les autorités portugaises pour ces tirs d’obus sur le village de Samine, tirs qui ont provoqué : 1) le 25 novembre 1969, un mort et huit blessés graves et ont atteint un bâtiment de la gendarmerie sénégalaise et entièrement détruit deux maisons dans le village de Samine ; 2) le 7 décembre 1969, cinq morts et une blessée grave ; 2. Demande une fois de plus au Portugal de cesser immédiatement de violer la souveraineté et l’intégrité territoriale du Sénégal ».
3 Note du texte : Faisant allusion aux liens très anciens unissant le Sénégal à la Guinée portugaise, M. Mathias a indiqué que le nom de l’homme d’État sénégalais venait du mot portugais « senhor ».
4 Léopold Sédar Senghor, président de la République du Sénégal depuis le 7 septembre 1960.
5 Ahmed Sékou Touré, président de la République de Guinée depuis le 2 octobre 1958.
6 Le président Senghor se rend à Paris à l’occasion de sa réception, le 12 décembre 1969, à l’Académie des Sciences morales et politiques en tant que membre étranger associé.
7 Colonel Georges Fricaud-Chagnaud, conseiller de Défense, français, du président Senghor depuis 1968.
8 Claude Lebel, directeur des Affaires africaines et malgaches, chargé des affaires d’Afrique-Levant au Département de 1966 à janvier 1970, puis ambassadeur de France à Rabat.
9 André Guillabert, ambassadeur du Sénégal à Paris depuis 1966.
10 Le 10 décembre 1969, le gouvernement français accorde à l’armée sénégalaise un soutien logistique pour le transport de troupes en Casamance.
11 Note du texte : M. Mathias a indiqué que le chiffre de 25 000 hommes donné par le Ministre était désormais dépassé.
12 Félix Houphouët-Boigny, président de la République de Côte d’Ivoire depuis le 7 août 1960.
13 Hastings Kamuzu Banda, président de la République du Malawi depuis le 6 juillet 1966.
14 Bernard-Albert Bongo, président de la République du Gabon depuis le 2 décembre 1967.
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M. ALPHAND, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À M. LUCET, AMBASSADEUR DE FRANCE À WASHINGTON.
T. nos 32 à 40. |
Paris, 7 janvier 1970, 19 h. 09. |
Urgent. Réservé. |
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Le Ministre a reçu hier l’ambassadeur des États-Unis, qu’il a informé de l’état de nos relations avec les pays du Maghreb, et singulièrement avec la Libye.
Après avoir indiqué que le président de la République désirait que le gouvernement américain soit complètement informé à ce sujet, le Ministre s’est référé au propos de M. Rogers, selon lequel il était souhaitable que la Libye ne fut pas entièrement livrée à une influence non occidentale. C’est précisément dans cet esprit que nous avons accueilli favorablement les ouvertures faites par les Libyens.
De son côté, le gouvernement de Tripoli semble désireux de ne pas se lier exclusivement à un bloc. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays occidental qui se propose de fournir du matériel d’armement à la Libye, puisque ce pays est en pourparlers avec la Grande-Bretagne au sujet de la livraison de chars Chieftain : néanmoins, seule la France fait l’objet des attaques violentes de la presse.
Un protocole très général a été conclu en décembre avec le gouvernement libyen ; des négociations sont en cours en vue de la mise au point des accords d’application. À ce propos, le Ministre a particulièrement mis l’accent sur les points suivants :
A) Il n’a été question, à aucun moment, d’une réoccupation des bases qui doivent être évacuées par les Anglais et les Américains1.
B) Les fournitures de matériel d’armement à la Libye ne sont qu’un aspect des choses ; elles entrent dans le cadre plus vaste d’une large coopération économique et technique franco-libyenne.
C) Toutes les précautions sont prises pour que les livraisons d’armes à la Libye ne modifient pas l’équilibre des forces existant au Moyen-Orient, grâce à des clauses de non-livraison et de non-utilisation à l’étranger, dont nous pourrons vérifier, au fur et à mesure des livraisons, le strict respect.
Quelle que soit sa méfiance à l’égard du nouveau régime libyen, un pays tel que la Tunisie comprenait nos intentions, sachant que, si nous ne répondions pas à ses avances, un autre pays le ferait à notre place.
M. Shriver a accueilli ces informations avec intérêt, tout en indiquant que le gouvernement américain souhaitait être tenu au courant de façon précise, avant même la signature des contrats, pour des raisons qui tenaient aux négociations en cours entre les États-Unis et la Libye. Il a d’autre part demandé si une action commune des trois puissances occidentales principalement concernées nous paraissait possible.
Le Ministre a répondu qu’une telle demande serait maladroite, une action commune des Trois donnant l’impression que nous voulons ramener la Libye dans le camp occidental. Or, ce que nous pouvons espérer de mieux, c’est l’indépendance et la non-inféodation de la Libye.
En revanche, le gouvernement français était disposé à informer de façon très précise le gouvernement américain : mais cela ne serait possible que lorsque les accords franco-libyens auraient été définitivement mis au point.
L’ambassadeur des États-Unis a ensuite signalé que la Libye s’était adressée, pour obtenir du matériel d’armement, non seulement à la Grande-Bretagne et à l’URSS, mais au Japon et aux États-Unis eux-mêmes.
À une question sur la situation de la Libye, le Ministre a répondu que la présence de nombreux cadres égyptiens ne signifiait pas que ce pays fût inféodé au Caire. Les dirigeants de Tripoli étaient avant tout des nationalistes libyens. Au reste, la RAU n’était pas le pays le plus extrémiste de la région.
La situation dans les autres États du Maghreb a fait l’objet d’un échange de vues, au cours duquel le Ministre a remercié M. Shriver des informations données par le département d’État sur les projets américains d’aide à la Tunisie.
En ce qui concerne l’Algérie, M. Schumann a fait état de nos projets de coopération militaire, en vue notamment de la formation des pilotes algériens. Il a rappelé les déclarations récemment faites par les dirigeants algériens, animés, a-t-il noté, d’un nationalisme intransigeant, sur la « Méditerranée, lac de paix », d’où seraient bannies les activités militaires des grandes puissances non riveraines.
(Collection des télégrammes, Washington, 1970)
1 Il s’agit des bases détenues par ces deux pays à la suite de la deuxième guerre mondiale et dont la Libye a demandé la rétrocession, à savoir Talmouk et El Adem pour la Grande Bretagne et Wheelus Field pour les États-Unis.
7
M. D’HALLOY, CONSUL GÉNÉRAL DE FRANCE À JÉRUSALEM,
À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.
D. no7/AL |
Jérusalem, 8 janvier 1970. |
Implantation juive dans les territoires occupés.
Alors que les ruses ou les exploits de l’armée et de la marine israéliennes en France et dans le Proche-Orient1 retiennent l’attention de l’opinion publique mondiale, une nouvelle étape qui vient d’être franchie dans la réalisation du plan Allon2 semble être passée inaperçue. À maints égards elle est cependant plus préoccupante parce qu’elle engage davantage l’avenir des territoires occupés.
Bien que le plan Allon n’ait pas été officiellement adopté par le gouvernement israélien, les faits paraissent démontrer que, dans la pratique, on poursuit systématiquement une politique qui s’inspire de l’un de ses objectifs : l’implantation d’une ceinture de colonies juives tout le long de la vallée du Jourdain.
La méthode de dissimulation étant ici de règle, on avait initialement présenté les postes du Nahal3 comme des installations provisoires de nature militaire, justifiées par des raisons de sécurité. En fait, ils seraient destinés à être transformés les uns après les autres en colonies civiles dont le caractère définitif paraît être un des aspects essentiels ainsi que cela ressort d’un article récent paru dans le Yédioth Aharonoth4. Évoquant la création de nouvelles colonies en territoires occupés, ce journal indique que la direction de la colonisation agricole de l’Agence juive fonde son action en la matière sur un certain nombre de principes dont l’un vise notamment à aboutir à la transformation rapide de toute nouvelle installation en colonie définitive.
Au début du mois de décembre dernier une cérémonie, qui aurait passé inaperçue si le quotidien indépendant Haaretz5 ne l’avait mentionnée, a marqué la transformation en colonie civile du poste de pionniers militaires du Nahal de Méhoula, situé dans la vallée du Jourdain, au nord de la Cisjordanie occupée.
Outre Méhoula, il existe dans la vallée du Jourdain deux autres postes du Nahal : Argaman et Kalia dont, en son temps, j’ai signalé la création au Département. Un nouveau poste a été inauguré le premier janvier : Nahal Massoua, près de Damya Bridge et un cinquième établissement, Nahal Gilgal, doit être établi prochainement au nord de Jéricho.
Avec les deux kibboutzim créés à Kfar Etsion, entre Hébron et Bethléem, et le nouveau kibboutz qui est en cours d’installation à Latroun, il y a déjà huit centres de peuplement juif en Cisjordanie, sans compter bien sûr le secteur arabe de Jérusalem où se poursuit activement la construction de grands ensembles immobiliers destinés à recevoir une importante population juive.
Certains secteurs de l’opinion israélienne reprochent néanmoins au gouvernement de ne pas aller assez loin ni assez vite dans cette opération de peuplement. Le Parti National Religieux s’est en effet récemment élevé contre les réticences du gouvernement à accorder l’autorisation de créer une cité juive à Hébron.
Par contre l’opinion en Cisjordanie s’émeut à l’annonce de toute nouvelle implantation juive. Le quotidien palestinien Al Quds6 traduit d’ailleurs le sentiment général en affirmant, dans un récent éditorial, sa conviction que « la fondation de tels villages le long du Jourdain est la preuve indéniable de la volonté de mettre à exécution un plan de colonisation des territoires arabes occupés par Israël ». La poursuite de ce plan souligne Al Quds est en contradiction complète avec le prétendu désir de paix affiché par Israël et risque d’anéantir toute perspective de règlement.
La prise de position du nouveau cabinet israélien qui a expressément annoncé, dans sa déclaration gouvernementale, sa volonté de poursuivre une politique active de peuplement notamment sur les frontières et la définition qui vient d’être donnée des attributions de M. Shimon Peres7, ministre sans portefeuille, a largement contribué à confirmer les Palestiniens dans cette crainte. Elle est d’autant plus vive que M. Shimon Peres a été chargé, entre autres fonctions, d’élaborer tous projets et de prendre toutes initiatives visant à intégrer économiquement les territoires dits « administrés ». D’abord désignés sous le vocable « occupés », puis « libérés », on pourra lire bientôt sans surprise que ces territoires sont « annexés ».
Il va donc appartenir à M. Shimon Peres de parfaire sur le plan économique l’ébauche de colonisation entreprise sur les lignes de cessez-le-feu par le Nahal et de mettre ainsi en application un plan préconisé depuis plus d’un an par le général Dayan8, plan dont le résultat des récentes élections législatives israéliennes9 permet aujourd’hui la réalisation.
L’ambition des dirigeants israéliens de coloniser la Cisjordanie ne serait d’ailleurs plus limitée aux seules régions d’ancien peuplement juif ou d’importance stratégique. Selon des informations recueillies à Naplouse, les autorités d’occupation auraient l’intention d’établir un kibboutz militaire près de Djénine, dans une région de cultures agricoles intensives où l’action des fedayin s’est périodiquement manifestée depuis deux ans. Il s’agit sans doute d’une autre étape en préparation qui aurait pour but la colonisation intérieure de la Cisjordanie, étape qui dépasserait nettement les objectifs du plan Allon. Si cette information se révélait exacte on ne tarderait pas à voir les partisans du Grand Israël reprendre leur projet d’installer à Naplouse même des colonies juives. On sait que les autorités d’occupation s’étaient jusqu’à présent opposées à leur installation dans une ville qui partage avec Hébron une renommée d’intolérance religieuse et nationaliste.
Ces tendances si caractéristiques de l’action sioniste viennent d’être illustrées de façon pittoresque par le maire de Jérusalem : « Nous avons été éduqués, a dit M. Kollek10, à une école sioniste qui nous a appris qu’un dounam11 s’ajoutant à un autre dounam, nous aurions un jour un kibboutz puis un autre jour un État. Au contraire l’école arabe enseignait que c’était tout ou rien ».
Ces propos significatifs de l’état d’esprit israélien ont été tenus à l’occasion du face-à-face public organisé le 6 décembre par l’association de la presse étrangère en Israël entre le maire de Jérusalem, M. Teddy Kollek, et M. Anwar Nusseibeh12, ancien ministre jordanien de la défense et ancien gouverneur du secteur arabe.
La discussion, qui est surtout restée au niveau municipal, a notamment porté sur une éventuelle participation arabe à l’administration de la ville. M. Nusseibeh a déclaré très nettement à ce sujet qu’il était exclu que les notables arabes acceptent de coopérer avec la municipalité israélienne étant donné le caractère illégal, du fait d’une annexion qui n’est pas reconnue, de l’autorité qu’elle exerce sur la Jérusalem arabe.
Tout en reconnaissant la position difficile des notables palestiniens, M. Kollek a pour sa part insisté sur le fait que leur coopération à la gestion municipale n’impliquerait aucune concession concernant le règlement politique final qui serait adopté pour Jérusalem. Dans ce domaine toutes les options doivent rester ouvertes a affirmé le maire, chacun ayant bien entendu sa propre conception de la solution à faire prévaloir. En attendant, a-t-il souligné, une participation arabe à la gestion municipale permettrait de mieux préserver le caractère arabe de la ville dans tous les domaines. Il a d’ailleurs ajouté qu’il ne désespérait pas de réussir dans les contacts qu’il avait entrepris avec certaines personnalités arabes en vue de les associer à titre d’expert aux travaux des commissions municipales.
En procédant de la sorte, M. Kollek espère sans doute réussir peu à peu à grignoter le front d’hostilité à toute forme de coopération auquel se heurtent ses efforts visant à poursuivre l’intégration du secteur arabe. Reste à savoir s’il trouvera quelques Palestiniens de Jérusalem suffisamment hardis pour oser transgresser les consignes des organisations terroristes.
Homme du dialogue, M. Nusseibeh avait déjà participé à plusieurs rencontres de ce genre soit à Jérusalem, soit à Tel-Aviv. Il y avait renoncé depuis plusieurs mois, ces rencontres n’ayant abouti à aucun résultat. Sans doute a-t-il tenu à garder le contact en acceptant cette confrontation publique avec le maire de Jérusalem. Les deux hommes s’estiment réciproquement.
Au cours du dialogue qui vient de reprendre, M. Nusseibeh n’a modifié en rien la position nationaliste arabe qui a toujours été la sienne, position faite de fidélité à l’égard du roi Hussein13 et de loyauté vis-à-vis du nassérisme. Par contre M. Teddy Kollek a été nettement en retrait par rapport aux positions qu’il avait adoptées avant les élections municipales. Lié par des engagements pris envers les partis religieux et le Gahal14, il s’est dérobé lorsqu’un des quatre correspondants des agences de presse qui menaient le débat l’a interrogé sur son projet de faire administrer le secteur arabe de Jérusalem par une section municipale autonome.
À Jérusalem, comme dans les territoires occupés, la politique des dirigeants israéliens tend donc à hâter, dans la mesure du possible, la réalisation d’une intégration à la fois économique, sociale et, en définitive, à plus long terme, politique. Le processus ainsi engagé risque en se développant de conduire à des situations irréversibles dont on peut craindre, si aucune action efficace n’est rapidement engagée pour y mettre un terme, qu’elles ne rendent inopérants les efforts déployés pour chercher les voies à un règlement pacifique et définitif du problème israélo-arabe.
(Afrique-Levant, Levant 1966-1970, Israël, relations extérieures.
Israël et le Proche-Orient IS 7-3)
1 Allusion à l’affaire des vedettes, voir plus haut le télégramme circulaire no 2 du 2 janvier 1970 ; en outre, les télégrammes de Tel-Aviv nos 1 à 4 du 1er janvier et nos 9 à 12 du 2 janvier 1970 non publiés.
2 Ygal Allon, homme politique israélien, membre de la Haganah, quitte l’armée après la guerre d’indépendance. Élu à la Knesseth en 1955 en tant que représentant du mouvement ouvrier sioniste, il participe à divers gouvernements. En 1968, il présente son « plan » pour le règlement du conflit israélo-arabe : l’annexion par Israël de Jérusalem-Est, du plateau du Golan ainsi que des villes palestiniennes qui feraient éventuellement partie d’une fédération jordano-palestinienne.
3 Nahal est une organisation de soldats laboureurs où la jeunesse israélienne des deux sexes fait, sur le qui-vive, l’apprentissage de la vie laborieuse et dangereuse. Le Nahal s’installe sur les frontières, sur le Golan, le long du Jourdain et près de la frontière égyptienne. Voir la dépêche de Tel-Aviv no 144/AL du 12 septembre non publiée et aussi D.D.F. 1969-I no 136.
4 Yedioth Aharonoth (dernières nouvelles), est un quotidien israélien de l’après-midi en langue hébraïque, fondé en 1939. Indépendant, c’est un journal d’information générale orienté à gauche et pro-français.
5 Haaretz (le pays) est un quotidien en hébreu paraissant le matin, fondé en 1915, libéral modéré, sans doute le meilleur journal d’Israël pour la qualité de ses articles et le sérieux de ses informations.
6 Al Quds est un quotidien palestinien, en langue arabe, paraissant à Jérusalem, sa publication est interrompue au lendemain de la guerre de juin 1967, comme celle de tous les journaux de langue arabe reçus ou publiés à Jérusalem. Le propriétaire et rédacteur en chef, M. Abou Zalaf, a été sollicité par les Israéliens pour en reprendre la publication ; mais ce journaliste entend garder son indépendance et a finalement obtenu l’autorisation de reprendre la publication du journal avec des assurances de la part des Israéliens quant à sa liberté d’expression. Le premier numéro paraît le 20 novembre 1968. Ce quotidien, qui connaît un réel succès, reçoit une aide de la banque Leumi Israël ; il est libre, mais il est à craindre qu’un tel journal ne devienne pas un instrument utilisé par les Israéliens. Voir le télégramme de Jérusalem no 229 du 21 novembre 1968 et la dépêche de Jérusalem no 484/AL du 12 décembre 1968 non publiés.
7 Shimon Peres, homme politique israélien, est né en Biélorussie en 1923. Il est élu député en 1959 sur la liste du Mapaï (ancien parti travailliste) et la même année nommé vice-ministre de la Défense, portefeuille qu’il conserve jusqu’en 1965. En 1965 il crée un nouveau parti, le Rafi qui fusionne avec le Mapaï en 1968 pour créer le Labour Party en 1968. En 1969, il est ministre chargé du Développement économique et des Territoires occupés, puis ministre de l’Intégration des immigrants.
8 Le général Moshe Dayan est le ministre israélien de la Défense depuis le début de juin 1967, à la veille du déclenchement des opérations militaires. La politique du général Dayan dans les territoires occupés prévoit : des installations juives sur une grande échelle dans les territoires occupés ; l’application de la loi israélienne dans les territoires occupés, sans imposer la citoyenneté israélienne ; l’intégration économique des territoires avec Israël, ce qui permettra d’élever le niveau de vie des résidents dans les territoires occupés. Voir D.D.F. 1969-I no 329.
9 Les élections législatives ont lieu le 28 octobre 1969.
10 Teddy Kollek est le maire israélien de Jérusalem ; voir D.D.F. 1969-I nos 329 et 396.
11 Note du rédacteur : « un dounam = 1/10 d’hectare ».
12 Anwar Nusseibeh est un avocat, homme politique puis diplomate, fervent nationaliste arabe. Partisan du dialogue avec les Israéliens, sa conduite s’inspire de trois principes : 1) Libération des territoires occupés (de légères modifications de frontières seraient acceptées). 2) Reconnaissance de l’État d’Israël et préservation de l’intégrité de l’État jordanien. 3) Retour des réfugiés de 1967 et indemnisation de ceux de 1948. Voir la dépêche de Jérusalem no 172/AL du 17 avril 1969, non publiée.
13 Ibn Talal Hussein est roi de Jordanie depuis 1952.
14 Gahal est l’acronyme de Goush Herout Liberalim, appelé aussi « front de droite ». Ce parti est formé d’une alliance entre le Herout et le parti libéral en vue des élections législatives de 1965. Gahal rassemble alors les deux partis de droite à la Knesseth. Le parti Herout, fondé en 1946 par les chefs de l’ancienne organisation militaire Irgoun (groupement terroriste juif) est un parti d’opposition d’extrême droite dont Menahem Begin est le chef historique depuis sa création.
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COMPTE-RENDU
Audience accordée par le Ministre à l’ambassadeur de la RAU
C. R. |
Paris, 8 janvier 1970 |
Le Ministre1 a reçu le 8 janvier, sur sa demande, l’ambassadeur de la République Arabe Unie2 qui doit effectuer prochainement un voyage au Caire.
Le Ministre : Tout d’abord, je vous demande de dire à mon collègue égyptien3 combien le gouvernement français a été sensible à la manière amicale dont le président Nasser a parlé de la France à Khartoum4. Depuis que je suis ministre des Affaires étrangères, j’ai eu l’occasion de marquer, en maintes circonstances, la continuité de notre politique. Je ne crois pas nécessaire de le faire aujourd’hui car nous venons, une fois encore, de réaffirmer notre position ; celleci, nous le savons, est connue et comprise au Caire ; par ailleurs les attaques dirigées contre nous, par la presse et la radio, montrent bien que notre position n’a pas changé.
Au cours d’une récente conversation avec M. de Nanteuil5, vous avez pu évoquer les propositions américaines6 concernant le règlement israélo-égyptien. Bien évidemment, il n’y a pas identité entre le plan américain et le plan français7.
Nos vues divergent sur la manière d’aborder certains problèmes ; par exemple, nous accordons un rôle plus important et plus durable aux quatre membres8 permanents du Conseil de sécurité. En ce qui concerne la formulation même des éléments de paix, nous pensons qu’il n’y a pas intérêt à laisser les choses dans le vague, avant que M. Jarring reprenne ses consultations. Je l’ai vu lui-même à New York et son point de vue rencontre le nôtre.
Nous accordons également une place plus importante que les Américains au rôle que les Nations unies devront jouer ultérieurement dans le règlement du conflit.
Mais nous pensons que l’attitude américaine a réalisé, grâce à la concertation à Quatre, des progrès considérables en vue d’une meilleure compréhension des positions arabes. Aussi nous sommes-nous permis très amicalement, et sans arrière-pensée ni la moindre intention de pression, de vous faire savoir que nous croyons qu’il est souhaitable maintenant de tenir compte de cette situation.
Actuellement nous voudrions amener nos partenaires à comparer les propositions en présence, et à constater sur quels points elles concordent ou présentent un large degré d’accord. Nous pensons ainsi favoriser le retour de la paix, selon les termes de la résolution du 22 novembre 19679 qui est la seule base d’action que nous reconnaissions.
L’Ambassadeur de la RAU : Je vous remercie de ces explications. Je voudrais, si vous le permettez, faire quelques remarques générales sur les relations de la France et de la République Arabe Unie.
Tout d’abord, et je crois que vous serez d’accord avec moi, je considère qu’elles sont fondées sur la confiance mutuelle, la franchise totale, et le désir d’éviter tout agissement qui pourrait surprendre le partenaire. C’est pourquoi je voudrais faire les remarques suivantes.
1. En ce qui concerne les livraisons d’armes, la République Arabe Unie considère que la situation locale et l’évolution du conflit ne justifient pas des livraisons d’armes à Israël (M. Schumann : nous n’en faisons pas !).
2. La RAU considère que les livraisons d’armes à n’importe quel pays arabe ne justifient pas des livraisons à Israël. La RAU et Israël sont des adversaires. La Libye, le Soudan, le Maroc ne sont pas des adversaires d’Israël. Il n’y a pas de monde arabe.
3. En ce qui concerne la concertation à Quatre, je suis heureux d’apprendre qu’elle se poursuit, malgré les doutes qui avaient pu, à certains moments, m’effleurer quant à l’avenir de ces pourparlers.
Je tiens à remarquer à ce sujet combien la position de la Syrie est importante. Qu’il le veuille ou non, ce pays est entraîné dans le conflit. Même si Damas n’a pas déclaré qu’il acceptait la résolution du 22 novembre 1967, les Quatre devraient penser à adopter un plan de règlement concernant la Syrie, à élaborer un règlement en ce qui concerne le conflit israélo-syrien.
Israël après tout n’a pas accepté d’appliquer la résolution du 22 novembre : en pratique sa position ne se différencie guère de celle de la Syrie.
Le Ministre : La Syrie a toujours dit qu’elle rejetait la résolution du 22 novembre. Les commentaires qu’elle publie ne sont pas encourageants. Mais je crois comme vous que si nous arrivons à dégager à Quatre les bases d’un accord qui serait accepté, et en particulier par votre pays comme chef de file, alors la situation s’éclaircira.
L’Ambassadeur de la RAU : Si la Syrie refusait l’accord, la RAU serait alors prête à prendre les mesures qu’elle considérerait comme utiles.
Je vous remercie et souhaite avoir l’occasion de vous rendre visite à mon retour du Caire.
Le Ministre : Je vous demande encore de dire à votre Ministre combien M. le Président de la République et moi-même avons été personnellement sensibles aux paroles sur la France prononcées par le président Nasser. Il a saisi la première occasion pour nous adresser un message de justice et d’amitié que je n’oublierai pas.
(Afrique-Levant, Afrique, RAU, 1966-1970, relations politiques avec la France RAU-6-3)
1 M. Maurice Schumann est ministre des Affaires étrangères depuis le 22juin 1969.
Résumé des informations
- Pages
- LXVI, 982
- Année de publication
- 2014
- ISBN (PDF)
- 9783035264036
- ISBN (ePUB)
- 9783035296648
- ISBN (Relié)
- 9782875741202
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-6403-6
- Langue
- français
- Date de parution
- 2015 (Mai)
- Mots clés
- Diplomatie Proche Orient Situation monétaire Apartheid Politique méditerranéenne
- Publié
- Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2013. XLVI, 982 p.
- Sécurité des produits
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